Refus de naturalisation d’un Algérien parce qu’il a… trop travaillé
Le refus de naturalisation de Mohammed, 36 ans, commence à faire du bruit, et pour cause. Cet Algérien multidiplômé s’est vu refuser sa naturalisation pour avoir trop travaillé. C’est sur RMC que le candidat à la nationalité française, encore choqué, a témoigné de sa mésaventure.
L’administration a refusé la naturalisation de Mohamed B. parce qu’il avait trop travaillé en cumulant plusieurs emplois. L’Algérien, arrivé en France en 2007 pour ses études, assure être « tombé amoureux de ce beau pays » et avoir voulu s’y installer. Il obtient ensuite des diplômes « en physique et science de l’ingénieur, biologie chimie et santé, suivis d’un master 2 en HSE (Hygiène-Sécurité-Environnement) ».
Mais, les entreprises considèrent qu’il est « soit trop diplômé, soit qu’il n’a pas assez d’expérience », estime le jeune homme. D’autant plus que le type de postes qu’il souhaite est difficile à obtenir « pour un étranger d’origine algérienne ». Ne trouvant pas d’emploi à la hauteur de ses qualifications, il obtient du travail « comme chauffeur livreur et agent de sécurité incendie ».
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Mohamed pense alors remplir tous les critères pour demander une naturalisation. Une circulaire du ministère de l’Intérieur de 2012 précise d’ailleurs que « l’insertion professionnelle constitue une condition essentielle de l’assimilation et de l’intégration en France ».
230 heures par mois entre 2017 et 2019
L’administration le voit pourtant d’un autre œil. La sous-préfecture de Reims donne pourtant un avis favorable après l’examen du dossier. Celui-ci part ensuite à la sous-direction de la nationalité française à Nantes. Se basant sur le temps de travail légal, cette dernière reproche à l’Algérien d’avoir trouvé trop de travail. En effet, Mohammed en a cumulé près de 230 heures entre son CDI à temps plein et des missions en CDD, rapporte RMC. « C’est à peine si je dépassais les 2 000 euros », explique-t-il. Il voulait ainsi « garantir une vie meilleure à ma famille ». « Je travaille trop pour être français », ajoute-t-il, non sans ironie. Il devra attendre deux ans après ce refus de naturalisation pour éventuellement soumettre un nouveau dossier.
Ce n’est pas la première fois que l’administration rejette un dossier de naturalisation pour ce motif, explique le chroniqueur de RMC Louis Amar. Une infirmière a connu la même mésaventure en 2019 dans le Val-de-Marne.