Réforme des retraites : interpellation musclée d’un lycéen, l’usage de la force questionnée
Après l’interpellation musclée d’un lycéen par la police, lors de la dernière journée de manifestations, l’usage disproportionné de la force est, une fois de plus, pointé du doigt.
La vidéo d’un lycéen plaqué au sol par quatre policiers a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours. Jeudi 6 avril, à l’occasion de la onzième journée de mobilisation contre la reforme des retraites, les policiers étaient amenés à intervenir devant le lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Les élèves avaient utilisé des poubelles pour bloquer l’entrée de l’établissement. Puis la situation s’est envenimée mais les versions des faits, de la préfecture et des professeurs présents sur place, divergent.
La police en roue libre contre des lycéens.
Darmanin, vous prenez un tournant très dangereux.
La matraque est leur seul outil de dialogue avec la jeunesse. Soutien au blocus du lycée Jules Ferry 🙏🏻
— Louis Boyard (@LouisBoyard) April 7, 2023
Deux versions
Dans un communiqué (8 avril), la préfecture des Yvelines expliquait que des pompiers devaient entrer dans le lycée pour porter secours à une personne blessée. Six policiers ont été appelés pour faciliter l’entrée des pompiers. Une fois ces derniers rentrés, les policiers auraient été encerclés et auraient essuyé des jets de projectiles. Ils sont donc intervenus, auraient attrapé un « individu masqué », qui « se débattait », et ont donc été contraints de se mettre à plusieurs pour le maîtriser.
Une version bien différente de celle de la secrétaire générale du SNES-FSU, Sophie Venétitay. Elle a recueilli les témoignages d’enseignants présents au moment des faits. Verbalisé par les policiers peu auparavant, « cet élève, alors qui n’avait rien fait a été plaqué au sol, menotté et emmené au commissariat », raconte la secrétaire générale, interrogée par France info.
Usage proportionné de la force ?
Toujours selon la préfecture, le lycéen a été interpellé pour rébellion, placé en garde à vue, puis remis en liberté sans faire l’objet de poursuite. En outre, un officier de police ayant menacé des lycéens avec un LBD a également choqué.
La section conflanaise d’Europe Ecologie Les Verts a également réagi et questionné l’usage « proportionné » de la force jeudi dernier. « Nous appelons Préfecture des Yvelines à se pencher sur cette situation inquiétante, et à passer des consignes de modération aux gardiens de la paix amenés à accompagner les manifestations auprès de nos jeunes », indique le groupe EELV de Conflans.