Réforme de l’église : le Pape François tourne le dos aux évangiles

 Réforme de l’église : le Pape François tourne le dos aux évangiles

Pape François. Crédit Photo by Vatican Media / CPP / HANS LUCAS / Hans Lucas via AFP)

Au moment où l’Église, sommée d’annoncer l’Évangile par la parole et par l’exemple, semble traverser une crise de confiance terrible, le premier des chrétiens, le Pape François lui assène le coup de grâce avec sa réforme controversée.

« Nous continuerons à mettre la pagaille », a indiqué le Pape François se réjouissant déjà de l’accueil de millions de jeunes aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Lisbonne. Faut-il prendre au mot le pontife qui joue sa dernière course contre la montre pour faire passer une réforme sulfureuse malgré l’opposition frontale d’une grande partie de la famille chrétienne ?

Dans la frénésie réformatrice du Pape François, on distingue sans équivoque, une volonté très nette d’en finir avec les principes fondateurs même de la chrétienté. Le pontife qui semble en service commandé, tellement ses décisions sont en contradiction avec les préceptes les plus primaires de l’église veut ainsi faire passer le plus vite possible sa bénédiction des couples homosexuels, l’ordination des hommes mariés, le diaconat féminin et, cerise sur le gâteau, confier à des laïcs la conduite de la messe !

Au menu notamment, la gouvernance de l’Église ne serait plus du seul ressort des prêtres et évêques (masculins). Des laïcs y seraient impliqués et même des femmes qui pourraient bénéficier d’un statut diaconal. Enfin, la prêtrise serait confiée à̀ des hommes mariés sans oublier l’épineuse question de l’homosexualité. Vaste programme qui devrait passer comme une lettre à la poste tant le pape a pris le soin de désigner les trois cents évêques et autres experts laïcs qui vont trancher en fonction de leur plébiscite en faveur de la fameuse réforme lors du prochain synode, prévu en octobre prochain au Vatican.

Pour aller vite en besogne, le 20 juin dernier, le Pape François a fait publier un « document de travail » (instrumentum laboris), qui servira de base à ce synode sur la gouvernance de l’Église. Le patron des chrétiens qui n’a d’ailleurs cure des nombreuses voix qui s’élèvent contre l’acte de décès programmé de l’église conduit une vaste campagne de lobbying pour faire valider une réforme qui s’attaque à l’ADN de la chrétienté.

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Le célibat des prêtres

Voilà encore un précepte majeur dans la chrétienté qui va passer à la trappe sous prétexte de faire face aux scandales de pédophilie et d’agressions sexuelles dans l’église sans oublier l’argument fallacieux qui consiste à faire croire qu’une fois le célibat des hommes de l’église disparu, les hommes vont se bousculer au portillon pour épouser l’église en secondes noces. Or, le célibat des prêtres remonte aux Évangiles selon Matthieu, Marc et Luc qui rapportent tous que Jésus a été clair sur cette question.

Pour Marc, c’est le passage (10,29) qui est déterminant : « En vérité, je vous le dis : nul n’aura quitté maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi qu’il ne reçoive le centuple.» Matthieu renchérit (19,29) : « Quiconque aura quitté maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs à cause de mon nom, recevra le centuple et aura en partage la vie éternelle.» Et Luc enfonce le clou (18, 29 et suiv.) : « En vérité, je vous le dis : nul n’aura quitté maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qui ne reçoive bien davantage en ce temps-ci et, dans le temps à venir, la vie éternelle.»

Quant à l’apôtre Paul, qui a fait du célibat un sacerdoce, il va encore plus loin (1 Corinthiens 7, 29 et suiv.) : «L’homme qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui est marié a souci des affaires du monde, il veut plaire à son épouse, et le voilà partagé.»

L’ordination des femmes

Voilà encore une ligne rouge qu’aucun pape avant François n’avait osé franchir. La question avait même poussé Jean-Paul II, il y a quelques années de cela, à faire une sortie qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Considérant que le Christ n’avait pas eu à déclarer ouvertement son refus catégorique de donner à des femmes le sacrement de l’ordre, d’en faire des prêtres ayant le caractère sacramentel, le pape avait tenu à rappeler qu’un tel sacerdoce réservé uniquement aux hommes est pourtant constitutif de l’Église même si « la diversité des fonctions qui découle « des caractères de l’être masculin et féminin n’implique aucune infériorité de la femme. Un sacerdoce ministériel, dans le dessein du Christ, qui n’est pas l’expression d’une domination, mais celle d’un service.»

Mais il est indéniable que le point de friction le plus saillant dans cette réforme, c’est la bénédiction de l’homosexualité et pourquoi pas du mariage homosexuel.

Relations homosexuelles

On peut être scandalisé par sa formulation mais l’Ancien Testament n’est pas particulièrement tendre avec les homosexuels : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. » (Lv 18, 22) « Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, tous deux commettent une abomination. » (Lv 20, 13). Il y a un autre passage qui évoque le récit de la destruction de Sodome (Gn 19) en raison de l’homosexualité qui a poussé les hommes à vouloir violer les deux hôtes étrangers du prophète Lot.

Paul dans le Nouveau Testament associe l’homosexualité à l’idolâtrie : «C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes. Chez eux, les femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres ; les hommes font avec les hommes des choses infâmes, et ils reçoivent en retour dans leur propre personne le salaire dû à leur égarement.» Rm 1, 18 ; 26-27

Des laïcs pour dire la messe

Mais la cerise sur le gâteau, c’est de confier les tâches dévolues aux prêtres à des personnes laïques ! C’est comme confier la garde d’un troupeau de brebis à un loup ou désigner d’office un pédophile à la direction d’un orphelinat. Arguant du manque de prêtres, la réforme devrait donner aux laïcs la possibilité de devenir « des curés bis», qui pourraient même dire la messe.

Ainsi, s’attaquer aux fondations révélées par la Bible et la grande Tradition de l’Église, sur lesquelles la foi est fondée, c’est nourrir sans aucun doute une décrédibilisation rapide de l’institution. Le pape et ses hommes qui ont fait du slogan « todos, todos, tous, tous, une Église ouverte à̀ tous », leur mot d’ordre, expliquent ce virage par le besoin de faire face au désintérêt des nouvelles générations pour la chrétienté.

Seulement à vouloir plaire à tout le monde, l’Eglise tourne en fait le dos à son propre peuple. Si beaucoup de chrétiens aujourd’hui n’ont aucune sympathie pour « leur » pape, c’est que le personnage dans sa dynamique d’ouverture a complètement zappé les véritables attentes des croyants marquées par une spiritualité irriguée par l’amour du Christ, sa générosité́, ses saints, ses grands idéaux, de la beauté́ de son message qui s’opposent résolument aux avatars de la société́ moderne. Et ce, au moment où l’Église sommée d’annoncer l’Évangile par la parole et par l’exemple semble traverser une crise de confiance terrible.