Référendum en Algérie : le oui l’emporte avec une abstention record

 Référendum en Algérie : le oui l’emporte avec une abstention record

Seul un électeur sur trois a fait le déplacement pour voter lors des législatives anticipées de juin 2021 en Algérie.

Le « oui » est largement en tête des résultats du référendum constitutionnel en Algérie. Mais, le scrutin contesté a été largement boudé par les électeurs. Le taux de participation est le plus faible enregistré pour un scrutin national avec 23,7 %.

66,8 % des électeurs ont approuvé la réforme de la Constitution soumise à référendum en Algérie, selon les résultats des autorités . Mais, en raison de l’épidémie et/ou des appels au boycott, moins d’un électeur sur quatre a fait le déplacement vers les bureaux de vote. À titre de comparaison, lors de la présidentielle de décembre 2019 déjà vivement contestée, la participation avait atteint 39,93 %.

Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a néanmoins salué « une étape essentielle pour la construction d’une Algérie nouvelle ». Les conditions dans lesquelles s’est tenu ce référendum étaient « un défi pour toute activité politique de quelque nature que ce soit », a-t-il ajouté. En effet, l’Algérie a imposé des restrictions de déplacement pour freiner la propagation de l’épidémie de covid-19. Seules deux à trois personnes pouvaient se trouver en même temps dans un bureau de vote.

 

Une nouvelle république sans le Hirak

Cette révision de la Constitution est censée fonder une « nouvelle République » et répondre aux aspirations du Hirak. Le fait « que le peuple ait pu s’exprimer en toute indépendance a été un autre défi dans la construction de la nouvelle Algérie qui a commencé avec le Hirak béni du 22 février (2019) », a notamment affirmé M. Charfi.

Mais, les partisans du Hirak, qui réclament un « démantèlement du système » politique en place, ont appelé à boycotter le scrutin. Ils considèrent la révision constitutionnelle comme « changement de façade » du pouvoir en place.

La faible participation est ainsi « une grande victoire du Hirak », a estimé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Le régime « doit prendre acte de son échec et reconsidérer sa feuille de route » a-t-il ajouté en renouvelant la demande d’un processus de transition démocratique constituant.