Recours rejeté pour l’imam de Pessac en instance d’expulsion
Le tribunal administratif de Paris ne lui a pas donné raison. L’expulsion de cet imam de nationalité nigérienne, considéré comme d’ « obédience salafiste », aura bien lieu.
Le juge des référé a estimé établie l’existence d’un « intérêt public » à cette procédure. Le président de la mosquée Al Farouk de Pessac (Gironde) sera donc bien expulé. Abdourahmane Ridouane a été interpellé chez lui la semaine dernière dans le cadre d’un arrêté ministériel d’expulsion. Le ministère de l’Intérieur lui reproche la diffusion sur les réseaux sociaux « d’une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française », notamment des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs ». L’homme était déjà sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques.
Vocabulaire guerrier
Dans sa décision, le juge des référés a notamment relevé des publications sur les réseaux sociaux « qui mobilisent de manière ambiguë un vocabulaire guerrier et des références à la résistance de martyrs » susceptibles « d’attiser les tensions traversant la société française ». Le tribunal a rappelé « le caractère très particulier du contexte géopolitique actuel marqué par les tensions au Proche-Orient, l’existence d’une menace terroriste durant les Jeux olympiques et paralympiques, et la recrudescence, sur le territoire national, d’actes haineux visant les communautés juive et musulmane. »
Renouvellement de titre de séjour
Cette procédure d’expulsion intervient alors que le tribunal administratif de Bordeaux avait récemment ordonné aux autorités de « réexaminer » la demande de renouvellement de titre de séjour de Abdourahmane Ridouane et de lui délivrer un « récépissé » provisoire l’autorisant à travailler en France. En juin, une commission d’expulsion du tribunal judiciaire avait, de son côté, donné un avis consultatif défavorable concernant sa possible reconduite à la frontière.