Récession historique, le Maghreb résiste au temps du Covid
Avec la pandémie de Covid-19, c’est l’économie mondiale qui pourrait subir une récession sans précédent depuis 1870, selon la Banque mondiale.
Extrême pauvreté
Le PIB mondial diminuera de 5,2 % cette année, selon les prévisions de la Banque mondiale parues hier (8 juin). Dans sa dernière édition des Perspectives économiques mondiales, cette dernière prévoit un basculement de millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finance et institutions précise : « Ces perspectives sont d’autant plus alarmantes que la crise risque de laisser des séquelles durables et de donner lieu à des difficultés planétaires majeures ». La planète ferait face à la plus forte récession depuis la Seconde guerre mondiale.
Quel rebond ?
Les perspectives économiques pour l’année 2020 sont très pessimistes. Cependant, la Banque mondiale prévoit deux scénarios différents pour un éventuel rebond en 2021. Dans un scénario idéal, « avec un reflux de la pandémie suffisant pour permettre la levée des restrictions nationales d’ici le milieu de l’année », le rebond mondial pourrait atteindre 4,2 % en 2021. La Banque mondiale prévoit également un scénario moins optimiste. Celui d’une chute de l’économie mondiale de 8 % en 2020 et une reprise mondiale qui ne serait que de 1 % en 2021.
Le MENA résiste
« La pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour l’endiguer ont fortement ralenti l’activité à court terme de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord », indique la Banque mondiale. Cette dernière insiste sur l’aggravation de l’instabilité de la situation financière.
Pour cette zone, la récession devrait atteindre 4,2 %, donc sous la moyenne mondiale. Concernant les pays du Maghreb, l’Algérie, pays exportateur de pétrole, devrait être plus impactée (- 6,4 %) que ses voisins (- 4,0 % pour le Maroc et la Tunisie). Les perspectives de rebond en 2021 s’en ressentent également. Avec seulement 1,9 % pour l’Algérie, 3,4 % pour le Maroc. Et c’est la Tunisie qui s’en sortirait le mieux avec un rebond de 4,2 %.
Toutefois, toutes ces prévisions sont soumises à la condition que la planète ne connaisse pas un regain du coronavirus avant la fin de l’année.
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