« Rebel » d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, actuellement en salle de cinéma
« Rebel », le film évènement de la rentrée, signé par les réalisateurs belgo-marocains Adil El Arbi et Bilall Fallah, sorti le 31 aout.
Ce sont des habitués des supers productions (Bad Boys For Life, la série Ms Marvel et le récemment annulé Batgirl), Adil et Bilall, comme ils aiment être appelés, parviennent à mêler dans ce film phare de la rentrée, le spectaculaire et l’intime pour un produit abouti à la fois violent et touchant. Une œuvre qui amalgame avec subtilité la magie de la fiction à la puissance du documentaire, en traitant du thème de la radicalisation. Le casting est porté par Loubna Azabal (Leila), Aboubakr Bensaihi (Kamal), Amir El Arbi (Nassim), et Tara Aboud (Noor).
L’histoire suit en parallèle le destin contrarié de deux frères. Kamal, jeune rappeur qui décide de se rendre en Syrie pour aider les victimes de la guerre. C’est ce qu’il croyait. Il se retrouve embrigadé par l’État islamique, bloqué à Raqqa et enrôlé pour devenir un outil de propagande. Il est forcé de tourner des clips glorifiant Deach. Nassim, 13 ans, jeune ado, resté à Molenbeek, en Belgique, devient une proie facile pour les recruteurs du groupe terroriste. Leïla, leur mère, tente désespérément de protéger son plus jeune fils. Le spectateur se trouve alors plongé dans le désarroi de cette famille désarticulée et l’enfer, en côtoyant les terroristes. Cet univers terrifiant de Deach.
« Chaque événement est basé sur une histoire vraie »
Avec ce film, les cinéastes belges d’origine marocaine Adil El Arbi et Bilall Fallah se sont attaqués à un sujet d’actualité et d’envergure, le terrorisme islamique. Et, à la ville où ils ont posé leurs caméras ; Molenbeek.
Tourné entre la Belgique, le Luxembourg et la Jordanie pendant près de cinq mois, d’avril à août 2021, le film est traversé par une triple dimension; à la fois un récit de guerre, un drame familial et parfois même une comédie musicale. Pour se consoler, Kamal tente de mettre en musique ses malheurs, de rapper son désespoir.
Pour la petite histoire, Rebel était passé discrètement à Cannes 2022, pour avoir été projeté en séance de minuit, hors-compétition. Résultat, l’opus est « injustement passé inaperçu », regrettent les réalisateurs et coscénaristes.
Le film est d’autant plus puissant que « chaque personnage et chaque évènement sont basés sur une histoire vraie », selon les cinéastes qui ont mis près de dix ans pour édifier leur œuvre pas à pas, en suivant de près l’actualité. La critique leur est unanimement favorable, à voir absolument !
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