Rapport Gaza : des menaces reçues pour avoir parlé « d’actes de génocide » commis par Israël
Une rapporteuse de l’ONU menacée. L’autrice du rapport affirmant qu’Israël avait commis des « actes de génocide », aurait été ciblée suite à ses propos.
« Il m’arrive de recevoir des menaces, mais qui, jusqu’à présent, n’ont pas nécessité de précautions supplémentaires », révélait hier (27 mars) Francesca Albanese, rapporteuse spéciale l’ONU sur les territoires palestiniens occupés.
Dans un rapport intitulé « Anatomie d’un génocide », rendu public lundi, l’experte des Nations unies affirmait qu’il existait des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël avait commis plusieurs actes de génocide contre les Palestiniens à Gaza.
Malgré les menaces reçues suite au rapport, et même si elle avoue qu’il n’est jamais agréable d’en être la cible, Francesca Albanese insiste sur le fait qu’elle n’a aucune intention de démissionner.
“Following nearly 6 months of unrelenting Israeli assault on occupied #Gaza, it is my solemn duty to report on the worst of what humanity is capable of & to present my findings: 'the Anatomy of a Genocide'.”
— Special Rapporteur @FranceskAlbs at @UN Human Rights Council.#HRC55 pic.twitter.com/N4K1Fh1lTn
— United Nations Human Rights Council | #HRC55 (@UN_HRC) March 26, 2024
Rejet
Conçu à partir d’entretiens avec des experts, des civils mais également à partir d’éléments collectés par les organisations présentes, le rapport est loin d’avoir fait l’unanimité. Il ferait partie « d’une campagne visant à saper l’établissement même de l’Etat juif », selon la représentation israélienne auprès des Nations unies, qui précise rejeter totalement ce rapport.
Les Etats-Unis vont dans le même sens en déclarant n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ».
Pourtant, dans son rapport, Francesca Albanese listait des faits très précis pouvant être considérés comme des actes de génocide.
« Intention de détruire »
Selon la définition de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU, le génocide est avéré lorsque des actes sont commis « dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Parmi les cinq actes listés par la convention, Francesca Albanese en a relevé trois concernant les assauts israéliens sur la bande de Gaza.
En premier lieu, le « meurtre de membres du groupe » via le blocus renforcé d’Israël sur Gaza ou les bombardements intensifs sur des zones peuplées.
Deuxième acte, les « atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe », en prenant pour exemple les « milliers de Palestiniens » détenus et, pour « beaucoup », maltraités.
Troisième acte : « la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».
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