Rapport Fondation de France : une personne sur dix en situation d’isolement total
Selon Claire Hédon, la santé mentale des enfants et des 15-24 ans est alarmante, à l’échelle nationale. Photo d’illustration : © Valentino BELLONI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
L’isolement des Français a augmenté en 2023, selon un rapport de la Fondation de France. L’inflation identifiée comme un facteur aggravant.
En 2023, l’isolement total touche 12% des Français. C’est ce que révèle le rapport « Etude solitudes 2023 », publié aujourd’hui (23 janvier) par la Fondation de France. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2022 (11%).
La notion d’isolement total est définie par le fait de n’avoir aucun, ou très peu, de contact physique avec au moins l’un des cinq réseaux relationnels suivants : famille, amis, collègues, voisins, milieu associatif.
De plus, toujours selon ce rapport, une personne sur cinq indique se sentir seule. Un sentiment qui touche en majorité les jeunes de 15-25 ans qui sont 26% à exprimer leur solitude, contre 16% pour les 70 ans et plus.
Inflation
Menée notamment par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), l’enquête montre également les effets de l’inflation sur les situations individuelles. Il en ressort que la hausse des prix est avancée, par sept personnes sur dix, comme raison directe de la réduction de leurs activités extérieures.
De manière générale, les personnes les modestes, ou étant dans les situations les plus précaires, sont les plus exposées. Parmi elles, les chômeurs sont 20% à être touchés par l’isolement total, 18% chez les ouvriers.
Pauvreté
En novembre dernier, le Secours catholique publiait son rapport sur l’état de la pauvreté en France en 2023. Il en ressortait déjà qu’avec la baisse du pouvoir d’achat et l’inflation, les plus petits budgets se privaient de nourriture, de chauffage, de loisirs, de transports et finalement de relations sociales.
Or, avec l’inflation alimentaire et énergétique, le rapport constatait une aggravation de la pauvreté en France. Il mettait notamment en lumière le fait que « la part des personnes dites «inactives» continue d’augmenter, pour atteindre 61% en 2022 (contre 44% en 2012) ».
