Ramadan. Série de citations pour le mois sacré des musulmans [3/4]

 Ramadan. Série de citations pour le mois sacré des musulmans [3/4]

Pour notre troisième série de citations consacrée au mois de Ramadan, nous vous proposons cinq poèmes soufis des plus grands noms de cette voix mystique de l’islam. 

Ibn Arabi (m. 1240) – Tarjumân al-achwâq (L’interprète des désirs)

Mon cœur est devenu capable de toute forme
Une prairie pour gazelles, un couvent pour moines
Un temple pour idoles et une Kaaba pour qui en fait le tour Les Tables de la Thora et les feuillets du Coran
Je professe la religion de l’Amour
Où que se dirigent ses montures
Car l’Amour est ma religion et ma foi.

Rumi (m. 1273), Dîvân (roba‘î)

Lève-toi, ô jour Que les atomes entrent dans la danse ! Afin que de joie Sans pied ni tête, les âmes entrent dans la danse Celui pour l’amour de qui Danse le firmament Je te dirai à l’oreille Où est le lieu de sa danse.

L’Amour est survenu Comme le sang, il coule dans mes veines Il m’a vidé de moi Et m’a rempli de l’Aimé L’Aimé a envahi Chaque parcelle de mon être De moi, il ne reste plus qu’un nom Tout le reste, c’est Lui.

Traduction de Leili Anvar

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Râbi‘a al-‘Adawiyya (m. 801), Dîwân

Tous T’adorent par crainte de l’enfer Et considèrent le salut comme une chance inouïe, Ou ils T’adorent pour qu’au paradis ils adhèrent, Se désaltèrent à « Salsabîl » et habitent des châteaux, pardi ! Moi, je n’ai droit ni à l’enfer Ni même au paradis béni. Seul Ton amour j’espère, Et il constitue mon ultime envie.

Traduction de Khedija Ayachi

Dhu an-Nûn al-Mîsrî (m.859), Diwân

Troublés, charmés, mes yeux ne voient plus ce bas-monde, Toi et l’esprit en ma conscience se confondent. De tout repos, le souvenir de Toi me sort. Le soir je veille énamouré, jusqu’aux aurores. Quand mes cils tombent épuisés, à chaque clin, Je peux Te voir entre paupière et cristallin !

Traduit par Idrîs de Vos,in L’Amour universel, un cheminement soufi, Al-Bouraq, 2013)

Hallâj, Diwân

Je ne cessais de nager sur les mers de l’amour, Montant avec la vague, puis redescendant. Tantôt la vague me soutenait, et tantôt je coulais. Enfin, l’amour m’emporta en haute mer, Là où il n’y a plus de rivage…

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