Le train est bien sur les rails

 Le train est bien sur les rails

MAROC. (De gauche à droite) Le président français François Hollande


 


Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? C’est ce qu’a assuré Hollande : Paris et Rabat sont aujourd’hui sur la même longueur d’onde et la brouille est bien derrière nous. « Je souhaite voir la France et le Maroc entrer dans une nouvelle phase de partenariat », précise l’illustre hôte de Mohammed VI.


 


On a ainsi aperçu un Hollande, tout sourire, apparemment heureux de se retrouver entre les bras de « la fiancée » du nord, comme surnomment affectueusement les Marocains, la ville de Tanger. Une symbolique forte immortalisée par des photos des deux chefs d’Etat, souriant aux blagues d’un Debbouzze apparemment bien inspiré, ou bien encore, une promenade de Mohammed VI et de Hollande immortalisée sur le bord de la corniche, après un dîner copieux mais « informel »,  où le roi, sans protocole, s'est mêlé aux invités.


Voilà pour les signes d’une véritable détente après une période mouvementée qui a failli voir des relations séculaires partir en fumée après la fameuse crise «  Hammouchi ».


François Hollande a d’ailleurs tenu à confirmer au passage que le chef des services de renseignement marocains, Abdellatif Hammouchi, sera bien fait officier de la Légion d'honneur. Une manière de confirmer la confiance de l’hexagone dans l’expertise marocaine en matière de lutte contre le terrorisme.


Au menu également la formation de 50 imams français à l’Institut Mohammed VI, inauguré en mars dernier à Rabat pour faire face au prosélytisme des djihadistes. Mais l’objectif de la visite ne fut pas que symbolique, il fut aussi question de business.


Le 19 septembre, à l’issue d’un entretien en tête-à-tête, les deux chefs d’Etat ont inauguré le centre de maintenance du fameux futur TGV Tanger-Casablanca fruit d’un contrat avec Alstom pour la livraison des quatorze rames, dont deux ont déjà été livrées cet été. Bien que le chantier soit bien avancé, le premier TGV d’Afrique ne sera opérationnel qu’au premier semestre 2018.


Le lendemain, à Tanger-Med, Mohammed VI et Hollande ont inauguré une nouvelle plateforme, dont le gros des travaux a été effectué par Bouygues, le géant français du BTP, une des multiples entreprises du CAC 40 présentes au Maroc, qui accueille environ 750 filiales d’entreprises françaises.


Toujours le dimanche, Mohammed VI et François Hollande ont inauguré les travaux d’un institut de formation professionnelle aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (IFMEREE), premier d’un réseau qui bénéficiera d’un prêt souverain de 10 millions d’euros consenti par l’Agence française de développement (AFD).


L’enjeu est de taille pour le royaume qui se targue d’être l’un des pionniers dans le monde en matière d’énergies propres. C’est pour cela que les travaux vont bon train pour que le Maroc puisse réaliser 12 % d’économie d’énergie à l’horizon 2020 et de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans sa production électrique.


La signature de l’ « appel de Tanger » pour le climat, prélude à la COP21, conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra à Paris, à partir du 30 novembre est un signal fort pour une nouvelle vision de la politique de l’environnement que les deux pays semblent partager  comme le témoigne l’organisation de la COP22, qui se tiendra à Marrakech, fin 2016.


 


Abdellatif El azizi