Qui réussira à apprivoiser les Lions de l’Atlas ?

 Qui réussira à apprivoiser les Lions de l’Atlas ?

Ayman Aref / NurPhoto / NurPhoto via AFP

On parlera encore longtemps des Lions de l’Atlas. Le mondial a fermé ses portes, les Qataris dépriment après le vide laissé par les milliers de supporters marocains mais on continue de parler des jeunes de Walid Regragui. Une fois c’est pour faire remarquer la politesse et le fair play de Yassine Bounou et de son compagnon Youssef En-Nesyri.

Les internationaux marocains Yassine Bounou et Youssef En-Nesyri avaient pris un vol Ryanair pour retourner à Séville après leur brillante participation à la Coupe du monde. A leur arrivée, ils ont fait la queue comme tout le monde, le sourire en prime, ce qui a fait réagir les voyageurs qui n’étaient pas forcément des amoureux du ballon rond du Mondial Qatar 2022. Mais le portier marocain Yassine Bounou, qui a un palmarès réussi de 67 arrêts, et son coéquipier ont pris le temps de répondre et de prendre des selfies avec des Espagnols.

D’un autre côté, le mercato bat son plein sur les joueurs marocains que s’arrachent désormais tous les grands clubs. Ainsi, le quotidien Le Monde nous apprend que Angers SCO compte bien capitaliser sur les performances de Azzedine Ounahi (22 ans) et de Sofiane Boufal pour renflouer ses caisses. 

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Sur RTL, le 16 décembre, le président du club Saïd Chabane confirmait plusieurs propositions alléchantes concernant Azzedine Ounahi : « On a a été approché aussi bien par de grands clubs que des clubs moyens. Ça vient de partout. Italie, Espagne, Angleterre, France. Notre souhait, c’est de trouver un deal en janvier, mais qu’il reste jusqu’à la fin de saison. » Avant d’ajouter : « On ne peut jamais retenir un joueur qui veut partir. Le retour va être compliqué après un tel événement. Tout va changer pour eux. »

On parle de montants faramineux, jusqu’à 45 millions d’euros pour le club de Leicester pour Azzedine Ounahi qui avait été recruté à Avranches, club de Natio­nal, en juillet 2021, contre une somme estimée à 450 000 €.

Dans un autre registre, la polémique inventée par un site douteux sur le milieu offensif  Zakaria Aboukhlal qui fait partie des plus belles révélations de la Coupe du monde 2022 au Qatar est en train de se retourner contre la feuille de chou en ligne.

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En mal de lecteurs, le média arabophone Achkayen avait « inventé »  dimanche un article intitulé « Aboukhlal, un salafiste en équipe nationale », dans lequel il accuse le joueur « d’apologie du salafisme » et de « prosélytisme religieux ». Bien mal lui a pris puisque le site en question a fait face à une levée de boucliers dont la menace de plainte pour diffamation de la Fédération marocaine de football et du TFC, le club toulousain où évolue le joueur. 

Le club toulousain dénonce notamment « des accusations fausses, infondées et dégradantes » contre le jeune homme après sa prometteuse Coupe du monde avec les Lions de l’Atlas.

Les offres alléchantes qui pleuvent aujourd’hui sur les Lions de l’Atlas ont bien sûr une base : les victoires successives du onze national marocain ont été non seulement arrachées face à des équipes prestigieuses mais le monde entier a pu voir la prestance et le brio de ces jeunes joueurs qui ont subjugué les foules avec la qualité de leur jeu et le fair play dont ils usaient face à des adversaires qui n’en faisaient pas autant. 

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Ce qui a fait dire à un think tank américain, l’Atlantic Council, qu’à la suite de la qualification des Lions de l’Atlas pour les demi-finales, « des millions de jeunes et d’enfants arabes ont redéfini leurs idoles du football après la vue surréaliste du Portugais Cristiano Ronaldo quittant le terrain en pleurant et se sont trouvés de nouveaux héros, des jeunes qui se sont plus identifiés à des joueurs comme Hakim Ziyech, Achraf Hakimi et Yassine Bounou ».

« L’histoire des joueurs marocains est aussi celle des émigrés de la première et de la deuxième génération qui ont vécu des expériences mitigées d’intégration en Europe, où beaucoup sont nés et ont grandi », relève le think thank qui explique que « l’Europe a peut-être fourni l’investissement que ces athlètes n’ont pas trouvé chez eux, mais n’a finalement pas réussi à établir un véritable lien avec leur pays de naissance qui a souvent été la source de discrimination et de mauvais traitements pour leurs communautés d’émigrés nord-africains. Au final, quatorze joueurs sur vingt-six ont choisi de représenter les couleurs rouge et verte de leurs parents lors de la Coupe du monde ».

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