Quel bilan pour le baptême du feu diplomatique de Najla Bouden ?

 Quel bilan pour le baptême du feu diplomatique de Najla Bouden ?

Fraîchement investie de ses fonctions de cheffe du Gouvernement, Najla Bouden, était l’émissaire du président Kais Saïed à Riyad pour représenter la Tunisie aux travaux de la première édition du Sommet de l’initiative verte du Moyen-Orient qui se tient les 25 et 26 octobre courant. Mais en marge de ce déplacement, tous les regards étaient tournés en Tunisie vers le royaume saoudien en sa qualité de bailleur de fonds davantage qu’hôte de ce sommet.

 

Les Tunisiens sont encore au stade de la découverte de leur cheffe du gouvernement dont c’était à l’occasion de ce déplacement la deuxième prise de parole publique après la présentation de son gouvernement le 11 octobre dernier. Apparue dans un premier temps comme étant à l’aise dans sa communication non verbale, visiblement décontractée au milieu d’un protocole fastueux, Bouden a toutefois fait l’objet de quelques critiques et railleries à l’issue d’une fastidieuse allocution en arabe littéraire.

« Lorsque Najla Bouden n’arrive pas à lire correctement les termes « pays donateurs », et passe son chemin sans rectifier, cela signifie qu’elle n’a pas conscience de cette erreur. Nous sommes en droit de nous demander s’il est du devoir de ceux qui représentent la Tunisie à l’étranger de maîtriser l’arabe parlé et écrit », déclare notamment l’ancien ministre Abdellatif Mekki.

D’autres considèrent que le fait que la cheffe du gouvernement soit francophone a finalement peu d’importance, l’essentiel étant les compétences de nos dirigeants.

Bouden a appelé à « unifier les efforts dans la région du Moyen-Orient, pour lutter contre les répercussions des changements climatiques ». « Les défis environnementaux actuels dépassent l’aspect climatique, à d’autres aspects économiques, sociaux et humanitaires ».
Géologue de formation, Bouden a appelé à « recourir davantage à la recherche scientifique et à l’innovation technologique, afin de développer des solutions durables facilitant la transition vers une économie verte ».

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Pas de levée de fonds dans l’immédiat

Jusqu’au 22 octobre, de nombreux médias avaient annoncé le déplacement en Arabie Saoudite du président Saïed en personne. « Au Middle East Green Initiative Summit, conférence organisée par le prince héritier saoudien Mohamed bin Salman. Le président tunisien espère obtenir un soutien budgétaire massif de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis », écrivait ainsi le généralement bien informé Africa intelligence.

Mais selon la même source, « n’ayant pu obtenir une entrevue en aparté ni avec le prince héritier saoudien Mohamed bin Salman, ni avec la délégation émiratie, Kaïs Saïed s’est fait représenter au Middle East Green Initiative Summit de Riyad ».

Une thèse néanmoins contredite par l’aparté avec l’homme fort de l’Arabie Saoudite, MBS, obtenu au final hier soir lundi par Najla Bouden. Hormis la photo ci-dessus, aucune info n’a filtré de cette rencontre, si ce n’est une déclaration du ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jarandi, qui affirme que le royaume suit de près la situation tunisienne et confirme son soutien, sous-entendu financier, à « la stabilité du pays » et « la restitution de son rôle régional ».

Après la récente dégradation de la note souveraine de la Tunisie par Moody’s à « Caa1 », plusieurs économistes estiment que l’Arabie et les Emirats, alliés déclarés du coup de force du 25 juillet dernier, sont l’une des rares alternatives à une compliquée sortie sur les marchés financiers de l’emprunt, pour boucler le budget de l’Etat tunisien.