Qualification historique aux Jeux Olympiques pour l’équipe algérienne féminine de sabre

 Qualification historique aux Jeux Olympiques pour l’équipe algérienne féminine de sabre

Saoussen Boudiaf. Photo : Olympics.com

C’est une première ! En atteignant ce dimanche 17 mars les 32e de finale de l’étape de coupe du monde qui s’est déroulée à Saint-Nicolas en Belgique, l’équipe algérienne féminine de sabre, composée de Saoussen Boudiaf, de Zohra Kehli, de Kaouthar-Mohamed Belkebir et d’Abik Boungab, s’est qualifiée pour la première fois pour le prochain rendez-vous olympique qui aura lieu à Paris cet été.

 

Un tournoi remporté par l’équipe de France, un troisième succès de suite en Coupe du monde pour les Bleues, confirmant leur statut de favorites pour les JO de Paris.

Pour les Algériennes, si une victoire, voire une médaille par équipe aux JO de Paris semble improbable, en individuel, tout peut arriver.

Trois d’entre elles ont d’ores et déjà validé leur ticket olympique. Et même si Zohra Kelhli (41e) et Kaouthar Mohamed Belkebir (71e) auront du mal à atteindre les demies finales, Saoussen Boudiaf, championne d’Afrique en titre et 22e mondiale pourrait créer la surprise.

Saoussen Boudiaf, 30 ans, originaire de Roubaix en France est un pur talent. Elle a été pendant longtemps un des espoirs du sabre français.

En 2012, à 19 ans, elle glane le titre de championne de France junior, puis enchaîne avec une médaille de bronze aux championnats du monde.

En seniors, elle est en 2014 vice-championne d’Europe par équipes avec les Bleues puis vice-championne du monde un mois plus tard.

La suite se passe beaucoup moins bien pour elle. Sélectionnée pour l’épreuve par équipes aux JO de Rio en 2016, les Bleues sont éliminées dès le premier tour. Pire, le lendemain de cette défaire, sa grand-mère décède.

En 2020, en pleine pandémie du Covid, elle range son sabre, rentre à Roubaix, reprend une vie normale et entame une formation d’aide-soignante. Saoussen Boudiaf n’est plus prête à faire autant de sacrifices alors que sa situation financière devient compliquée et que les incertitudes se multiplient.

Une pause assez courte puisqu’un an plus tard, celle dont la mère est algérienne, le père ivoirien, reprend du service pour représenter l’Algérie, un moyen pour elle d’honorer la mémoire de sa grand-mère, « la personne la plus influente » de sa vie, décédée en 2016.

Orpheline à l’âge de six ans, la cadette d’une fratrie de quatre a été élevée par sa tante puis par sa grand-mère.

« Ma grand-mère a toujours dû se débrouiller toute seule. Elle a perdu son mari jeune et fait presque la totalité de sa vie sans homme en venant d’Algérie et en s’installant à Paris. Elle était surnommée La capable. Je tiens cette force de caractère d’elle. Elle nous a montré qu’elle était capable, même en étant seule, surtout en étant seule. Si je dois retenir une phrase de sa vie, c’est que tout passe », confiait Saoussen Boudiaf en novembre dernier à nos confrères d’Olympics.com.