Publications racistes visant Aya Nakamura : le parquet ouvre une enquête
Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite des publications à caractère raciste visant la chanteuse Aya Nakamura. Ciblée depuis l’évocation de sa possible participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, l’artiste franco-malienne est devenue la victime des attaques répétées de l’extrême droite.
Le parquet de Paris a lancé une enquête à la suite de publications racistes ciblant la chanteuse Aya Nakamura, stigmatisée par l’extrême droite après des spéculations sur sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Cette enquête fait suite à un signalement de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), dénonçant des contenus à caractère raciste dirigés contre la chanteuse franco-malienne.
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Âgée de 28 ans et récemment couronnée artiste féminine de l’année aux Victoires de la musique, Aya Nakamura est devenue la cible de multiples attaques racistes depuis que l’hebdomadaire L’Express a évoqué fin février sa possible participation à la soirée de lancement des Jeux olympiques d’été. Elle pourrait y interpréter des chansons d’Édith Piaf, icône de la chanson française. Cette participation n’a pourtant fait l’objet de confirmation ni par la chanteuse, ni par les organisateurs des Jeux, ni par l’Élysée.
« Ici c’est Paris, pas le marché de Bamako »
L’enquête qui se base sur le signalement de la Licra est entre les mains du Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), a précisé le parquet de Paris. Parallèlement, SOS Racisme a annoncé qu’il saisissait également la justice pour dénoncer les « vagues de haine raciste contre Aya Nakamura ». L’association a cité en exemple une banderole du collectif identitaire Les Natifs, diffusée sur les réseaux sociaux le week-end dernier, sur laquelle on pouvait lire : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ».
Face à ces attaques, Aya Nakamura a réagi sur ses réseaux sociaux en déclarant : « Vous pouvez être raciste mais pas sourd… C’est sa qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’état numéro 1 en débats ect mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal » (sic). La ministre de la Culture, Rachida Dati, a également exprimé son indignation, mettant en garde contre les « prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme » et soulignant que « s’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable, c’est un délit ».