Prostitution des mineures, le piège des foyers

 Prostitution des mineures, le piège des foyers

(Photo : VALERY HACHE / AFP)

Prostitution. Les foyers gérés par l’Aide sociale à l’enfance sont des repères privilégiés pour les proxénètes rompus au trafic de drogue.

 

Des jeunes filles placées et vulnérables se retrouvent exploitées sous les yeux de professionnels souvent désarmés.

En France, près de 200 000 mineurs sont confiés à ces structures départementales. Dans les foyers, il y a peu de contrôles.

Depuis 2021 et le premier plan national contre la prostitution des mineurs, le même schéma se répète.

Ces jeunes filles, en rupture familiale, s’exposent sur les réseaux sociaux puis sont abordées en ligne par des inconnus qui leur proposent « un job ».

Derrière ces profils se cachent de jeunes hommes âgés de 18 à 24 ans, qui délaissent le trafic de drogue pour le proxénétisme, où il y a moins de risque pour leur intégrité physique.

 

Enfants victimes

Les associations de protection de l’enfance souhaitent bannir l’usage du terme « prostitution » en l’espèce. Il s’agirait plutôt d’exploitation de mineurs.

Ces enfants sont « des victimes », selon la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains.

Pour aider les éducateurs à repérer les mineurs exploités, la Miprof planche sur « un dispositif clé en main » qui sera intégré dans leur programme de formation.

 

Prendre conscience du statut de victime

L’association Agir contre la prostitution des enfants a identifié plusieurs signaux d’alerte d’une situation de prostitution chez un mineur: la fugue, les vêtements coûteux, une déscolarisation, la possession de plusieurs téléphones, les signes de violences physiques.

L’objectif pour les travailleurs sociaux est d’aider les adolescentes à prendre conscience de leur statut de victime et d’assurer un accompagnement psychologique, compte tenu de la gravité des faits qu’elles subissent.

Si le proxénétisme est sévèrement puni, jusqu’à 20 ans de réclusion lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de quinze ans, les associations réclament plus de sévérité pour les clients, généralement condamnés à une contravention et à un stage de sensibilisation.