Les ONG demandent à la France de dénoncer les atteintes aux droits humains en Égypte

 Les ONG demandent à la France de dénoncer les atteintes aux droits humains en Égypte

Emmanuel Macron


Alors que débute ce lundi 28 janvier la visite officielle d’Emmanuel Macron en Égypte, plusieurs ONG appellent le Président français à dénoncer les atteintes aux droits humains en Égypte.


Elles appellent le Président à délivrer un discours fort sur la situation catastrophique des droits humains dans le pays, en demandant notamment la libération de tous les prisonniers injustement détenus. Elles exigent également la suspension de toute vente française d’armes qui pourraient être utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international relatif aux droits humains et de matériel de surveillance à l’Égypte, celles-ci alimentant la répression implacable de la société civile. 



"Depuis la dernière visite du Président Al-Sissi en France en octobre 2017, la situation en matière de droits humains n’a cessé de se détériorer en Égypte, troisième client des ventes d’armes françaises. Lors de cette visite, le Président français avait déclaré ne pas avoir de leçons à donner à l’Égypte en matière de droits humains, ce qui a conforté le sentiment d’impunité totale dont jouit Al-Sissi et lui a permis de poursuivre la répression à l’encontre de la société civile", dénoncent les responsables d'Amnesty International France. 



L'association des droits de l'homme rappelle que les ventes d’armes se poursuivent. "La négociation de contrats pour trente drones Patroller armés serait en bonne voie, tandis qu’un nouveau contrat pour la fourniture de douze Rafale supplémentaire serait sur le point d’être signé. Ces exportations continuent alors que les violations sont désormais largement documentées". 



Pour Antoine Madelin, directeur du plaidoyer international à la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), "les exportations d’armes et de technologies de surveillance, qui servent aujourd’hui à la répression féroce des opposants, doivent être suspendues, en application du Traité sur le Commerce des Armes, dont la France est signataire. Le Parlement français doit enfin jouer son rôle de contre-pouvoir des ventes avalisées par l’exécutif et se saisir de cette question".



Sophie Anmuth, responsable Moyen-Orient à Reporters sans Frontières tire la sonnette d'alarme et s'inquiète du sort des journalistes.


"Sous le président Al-Sissi, l’exercice critique du journalisme est considéré comme une menace grave pour la sécurité de l’Etat : au moins 32 journalistes sont en prison en Egypte. Ils travaillaient pour des médias d’opposition bannis par les autorités, ou sur des sujets sensibles, comme l’inflation galopante, les élections ou les opérations antiterroristes. Grâce à une série de rachats agressifs de médias et de changements législatifs, la quasi-totalité des organes de presse sont désormais aux ordres du pouvoir, contrôlés par l’Etat, les services de renseignements ou quelques riches hommes d’affaires proches du régime. Les médias indépendants ou d'opposition ont été fermés (avec exil forcé ou emprisonnement du rédacteur en chef) ou bloqués en ligne".