Joe Biden gardera l’ambassade américaine à Jérusalem s’il est élu
Unique candidat encore en lice pour la primaire démocrate à la présidentielle américaine, Joe Biden a annoncé qu’il ne reviendrait pas sur la décision de Donald Trump d'installer l'ambassade américaine à Jérusalem, même s’il estime qu’elle était malvenue.
Au printemps 2018, le déménagement vers Jérusalem de l’ambassade des États-Unis, alors basée à Tel-Aviv, capitale israélienne internationalement reconnue, avait suscité des heurts meurtriers entre manifestants palestiniens et l’armée israélienne. La décision du président Donald Trump avait également été dénoncée par de nombreux pays comme une entrave majeure à un éventuel règlement du conflit israélo-palestinien.
Pour Joe Biden, l'ambassade américaine en Israël « n'aurait pas dû être déplacée » à Jérusalem. « Cette décision n'aurait pas dû se produire dans le contexte comme elle l'a fait, elle devrait se produire dans le contexte d'un accord plus large pour nous aider à parvenir à d'importantes concessions dans le cadre du processus de paix », a-t-il estimé.
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« Mais maintenant que c'est fait, je ne ramènerais pas l'ambassade à Tel-Aviv », a déclaré le candidat démocrate à la Maison Blanche, mercredi 29 avril, lors d’une conférence rassemblant environ 250 donateurs par visioconférence.
« Mais ce que je ferais… Je rouvrirais aussi notre consulat à Jérusalem-Est pour dialoguer avec les Palestiniens, et mon administration exhortera les deux parties à prendre des initiatives afin de maintenir en vie la perspective d'une solution à deux États », a ajouté le candidat à la présidentielle américaine de novembre 2020.
Pas de rupture en vue dans la doctrine américaine au Proche-Orient
En octobre 2019, l'ancien vice-président de Barack Obama avait affirmé qu'il s'opposerait à toute action qui fermerait la porte à la création d'un État palestinien. « Nous ne pouvons pas avoir peur de dire la vérité à nos amis les plus proches […] la solution à deux États est la meilleure, sinon l'unique solution pour garantir un futur pacifique à l'État juif et démocratique d'Israël. »
Une position qui ne remet pas en cause la position historique des États-Unis dans la région ; à savoir le soutien et la protection d’Israël, tout en ménageant les régimes des pays arabes, eux-mêmes sous la pression de leurs opinions publiques largement pro-palestiniennes.
Avec l’élection de Donald Trump, Washington a rompu avec cette position d’équilibriste en multipliant les gestes en faveur de l'État hébreu. Le transfert de l'ambassade américaine au mois de mai 2018, date anniversaire des 70 ans de la création de l'État d'Israël, a ainsi pris le contrepied de décennies de statu quo dans la diplomatie internationale. Cette décision avait provoqué la colère de la communauté internationale et des Palestiniens, qui considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État. Les États-Unis ont cependant été suivis par quelques-uns de leurs alliés, dont ceux qui dépendent en grande partie des subsides américains et s’alignent systématiquement lors des votes dans les organisations internationales.
Fin janvier 2020, le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, avait dévoilé son plan de paix pour le Moyen-Orient. Le projet, qui accorde à l'État hébreu un très grand nombre de concessions et l’annexion de larges portions de la Palestine, a été rejeté avec véhémence par les autorités palestiniennes et est resté lettre morte.