Israël libère la députée Khalida Jarrar après 20 mois de prison sans procès
Une information passée inaperçue. La députée palestinienne Khalida Jarrar, 54 ans, a été libérée ce jeudi 28 février après avoir été incarcérée arbitrairement pendant 20 mois dans une prison israélienne sans le moindre procès.
Elle avait été arrêtée le 2 juillet 2017 pour ses activités supposées au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement considéré comme "terroriste" par Israël.
Les accusations exactes portées à son encontre sont restées confidentielles, comme c'est le cas avec les ordres israéliens de détention administrative, qui autorisent la détention sans procès pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Membre du Parlement palestinien élu en 2007, Mme Jarrar s'était vue infliger, en juillet 2017, une peine de six mois de détention administrative, une peine renouvelée depuis plusieurs fois, "après que l'armée israélienne eut estimé qu'elle représentait toujours une menace importante".
Dans une interview donnée immédiatement après sa libération, Jarrar a déclaré que "les prisonniers font partie intégrante du mouvement du peuple palestinien et que leur message est toujours l'unité".
L'Etat israélien se sert de la détention administrative comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires palestiniens conquis depuis 1967.
Selon plusieurs associations de droits de l'homme palestiniennes, ll resterait près de 5500 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 490 condamnés à plus de 20 ans et 540 à vie, sans compter les centaines de détenus en attente de jugement.