Proche-Orient : des ONG accusent Israël de cibler des journalistes
Encore trois journalistes tués le 25 octobre dernier au Liban. Plus de 140 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre en octobre 2023. Des associations accusent Israël de ciblage.
« Alors que plus de 140 journalistes ont déjà été tués depuis le début de la guerre, chaque voix restante joue un rôle de plus en plus vital pour montrer au monde ce qui se passe à Gaza », rappelait Rebecca Vincent, directrice des campagnes de Reporters sans Frontières (RSF), dans un communiqué.
La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) précise le décompte macabre des reporters tombés depuis le début de la guerre. 143 correspondants tués dont 130 Palestiniens à Gaza, 4 Israéliens, 8 Libanais et 1 Syrienne. Pour la LDH, le gouvernement israélien tient une responsabilité dans ces morts.
Ciblés ?
« Dans un territoire, Gaza, toujours interdit d’accès aux médias internationaux, ces journalistes ont en très grande majorité été délibérément ciblés ce qui constitue des crimes de guerre », pointe la LDH (25 octobre). En l’espace de trois jours, entre le 23 et le 25 octobre, trois journalistes ont été tués au Liban.
Pour RSF, les journalistes ont été ciblés : « Cette dernière frappe israélienne sur un bâtiment connu pour abriter des journalistes est un scandale. Les preuves que nous avons vues indiquent qu’il s’agissait probablement d’une frappe ciblée sur des professionnels des médias, ce qui constitue un crime de guerre ».
Six journalistes en danger
Tout un contexte qui inquiète RSF alors que l’armée israélienne accusait (23 octobre) six journalistes palestiniens, de la chaîne Al Jazeera, de collusion avec le Hamas et le Jihad islamique en Palestine.
« Les autorités israéliennes se sont efforcées d’éliminer systématiquement les journalistes et le journalisme à Gaza et dans les régions avoisinantes. Ces six reporters courent désormais un risque élevé d’être pris pour cible et ont besoin d’une protection urgente », indiquait RSF dans un communiqué (25 octobre).
Plusieurs associations et syndicats de journalistes, dont la LDH et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), appellent à un rassemblement samedi prochain (2 novembre) à Paris. Deux revendications principales : l’ouverture de l’accès à la zone de guerre aux médias, et la protection des journalistes, mais surtout « l’arrêt de cette guerre ».