Des entreprises de tourisme favorisent l’extension des colonies et profitent de crimes de guerre

 Des entreprises de tourisme favorisent l’extension des colonies et profitent de crimes de guerre

Les activités touristiques contribuent à l’extension des colonies au détriment des Palestiniens.


Un rapport d’Amnesty International accuse plusieurs plateformes de réservation touristique en ligne de favoriser la colonisation de la Palestine et la violation des droits humains de ses habitants. Parmi les entreprises incriminées figurent des géants du net : Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor.


Plusieurs centaines d’hébergements et d’activités touristiques sont proposés par ces plateformes dans les colonies israéliennes en territoire palestinien, y compris à Jérusalem-Est, selon un décompte de l’ONG rendu public en ce début d’année. Airbnb, par exemple, propose plus de 300 offres d’hébergement dans des colonies. 70 activités, excursions, restaurants, cafés, hôtels et locations d’appartements étaient accessibles via Trip Advisor ; neuf propositions l’étaient sur Expedia ; tandis que la Hollandaise Booking – seule plateforme non américaine – proposait 45 hôtels et hébergements. De plus, les clients ne sont à aucun moment informés que ces offres se trouvent dans des colonies.


« Les crimes de guerre ne sont pas des attractions touristiques », s’indigne Seema Joshi, directrice du programme Thématiques mondiales d’Amnesty International. Dans son rapport « Destination : Occupation », Amnesty International explique pourtant que « des entreprises de réservation en ligne attirent les touristes dans les colonies israéliennes illégales et contribuent ainsi à leur existence et à leur extension ». L’organisation rappelle que la colonisation au détriment des populations palestiniennes « viole le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre ».


Les quatre entreprises citées dans le rapport proposent toutes des offres situées dans les colonies, y compris à Jérusalem-Est, malgré la dénonciation de plusieurs associations. Le rapport d’Amnesty montre que le gouvernement israélien permet aux colons d’exploiter des terres et des ressources naturelles appartenant à des Palestiniens, et les y encourage.


Après qu’une enquête d’Al Jazeera et Human Rights Watch a révélé ces pratiques fin 2018, Airbnb s’est engagé à retirer ses offres des colonies de Cisjordanie, mais pas de Jérusalem-Est. Le rapport a répertorié plus de 100 offres dans cette partie de la ville occupée au regard du droit international.


« Le gouvernement israélien utilise la croissance du secteur du tourisme dans les colonies pour légitimiser leur existence et leur extension, et les entreprises de réservation en ligne entrent dans son jeu. Il est grand temps que ces entreprises défendent les droits humains en supprimant de leur offre toutes les annonces pour des lieux ou activités dans des colonies de peuplement illégales situées en territoire occupé. Les crimes de guerre ne sont pas des attractions touristiques », martèle Mme Joshi.


Rached Cherif


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