Ahed Tamimi en Une de Vogue
Vogue Arabia a décidé de frapper fort ce mois-ci en mettant en "une" de couverture Ahed Tamimi, cette adolescente palestinienne emprisonnée fin 2017 pour avoir giflé deux soldats israéliens.
"Depuis le 29 juillet, jour de ma libération de prison par Israël, je suis considérée comme une porte-parole de la cause palestinienne, ce qui n’est pas facile, car je n’ai plus d’intimité, et cela fait peser une lourde responsabilité sur mes épaules. Mais je n’ai pas le choix : c’est l’occupation qui me place dans cette position", confie Ahed Tamimi au magazine.
La jeune Palestinienne, aujourd'hui âgée de 18 ans, revient sur la dureté de ces huit mois de prison, comme les réveils à 5h30 ou le peu de visites : 45 minutes tous les deux mois.
Elle évoque également tous les autres enfants palestiniens toujours emprisonnés dans les geôles israéliennes qui seraient au total de 300.
"Je participe à des manifestations et à des affrontements avec l'armée israélienne depuis que je suis toute petite. Beaucoup critiquent cela, mais pourquoi ne pas critiquer l'armée qui se place devant les enfants? Sous l'occupation, tout est un crime. Les gens ne devraient pas nous accuser," a encore dit Tamimi dans cet interview, espérant un jour mener une vie normale.
"J’aime les vêtements, le maquillage, les glaces, et sortir à Ramallah avec mes copines. J’aimerais aller vivre à St-Jean-d’Acre et me baigner, voir Jérusalem, mais comment pourrais-je être une adolescente 'normale' ? Mais deux parents ont fait de la prison. J’ai vu mon père être emmené par l’armée israélienne, alors que j’avais 3 ans. Et mon frère aîné est actuellement en prison aussi".
Ahed Tamimi a aussi fait part de son scepticisme. "Nous réagissons face à l’occupation et je ne vois aucun signe d’amélioration. Au contraire, les colonies prospèrent, il y a de ce fait davantage de checkpoints. Il n’y aura jamais deux Etats. Nous y avons cru avec les accords d’Oslo, mais voyez le résultat ! Et pourtant, nous voulons vivre dans une Palestine Libre !"