Procès d’un policier accusé d’avoir blessé un journaliste lors d’une manifestation
Aujourd’hui à Toulouse, un policier fera face à la justice pour avoir blessé un journaliste lors d’une manifestation. Une première, dont Reporters sans frontières (RSF) se félicite.
Le procès du policier, auteur présumé des blessures infligées à un journaliste lors d’une manifestation, s’ouvre aujourd’hui (21 février), à Toulouse. Une première ! Trois ans auparavant, le 20 avril 2019, Kevin Figuier, journaliste indépendant (Le Parisien, l’Express…), était blessé par une grenade à main de désencerclement (GMD), alors qu’il couvrait un rassemblement de « Gilets jaunes ». Pourtant ce dernier portait un casque marqué « presse » et évoluait avec des confrères. Selon lui, un policier aurait lancé, « au-dessus de ses collègues, en cloche », la grenade de désencerclement. Résultat : blessures au dos et à la jambe, un jour d’ITT (Incapacité temporaire totale) mais surtout un traumatisme qui l’a empêché d’effectuer son travail de journaliste au sein d’une manifestation pendant huit mois.
Longueur
Kevin Figuier se manifeste auprès de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et fait un signalement le 22 avril 2019. Ce n’est que le mois de décembre suivant que le journaliste a porté plainte devant le procureur de la République de Paris pour « violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique ». Sauf que cette fois, sa plainte était accompagnée de celles de 12 journalistes ayant subi le même sort lors de manifestations de « Gilets jaunes ». Toutes réunies par RSF dont les avocats pointaient le fait que le recours à cette grenade était « parfaitement injustifié, disproportionné et contraire au protocole d’utilisation ». Aujourd’hui, l’ONG se félicite de la tenue de ce procès.
Sommations ?
« Il y a eu de nombreuses sommations de dispersions qui s’adressent à tous », clamait, à l’époque des faits, Sébastien Pelissier, secrétaire départemental adjoint de la Haute-Garonne pour le syndicat Alliance police nationale. Celui-ci justifiait l’utilisation du gaz lacrymogène par le refus d’obtempérer de certains « manifestants et casseurs ». Et ce, avant de reconnaître qu’« on ne peut que déplorer que des journalistes soient blessés ». Depuis trois ans, RSF a déposé 21 plaintes pour des cas similaires.