Procès du 13-Novembre : les révélations de Mohamed Abrini

 Procès du 13-Novembre : les révélations de Mohamed Abrini

D : Image vidéo prise par une caméra de vidéosurveillance dans une station-service à Ressons, au nord de Paris, le 11 novembre 2015, montrant Salah Abdeslam (D) et Mohammed Abrini (C) en train d’acheter des marchandises – G : Mohammed Abrini. OFF / AFP

Après 100 jours d’audience, Mohamed Abrini ouvre la phase des interrogatoires des accusés sur le déroulé des pires attentats jihadistes commis sur le sol français.

 

C’est une nouvelle page du procès des attentats du 13 novembre qui s’ouvre à partir d’aujourd’hui. Les accusés vont s’exprimer, pour la première fois, concernant les préparatifs des attentats. Jusqu’à vendredi, la cour d’assises spéciale de Paris va les questionner sur la période du 7 au 13 novembre 2015.

Avant Salah Abdeslam demain, c’est Mohamed Abrini qui sera entendu. Et il pourrait continuer à révéler des informations exclusives. La semaine dernière, il a annoncé avoir vu l’un des terroristes Abdelhamid Abaaoud dans une planque en Belgique en août alors que la justice n’avait jusqu’à présent pas réussi à déterminer où se trouvait ce dernier tout l’été jusqu’au 12 novembre.

Mohammed Ali Ahmed et Zakaria Boufassil (G) ont donné 3 000 £ (3 770 $, 3 550 euros) en espèces à Abrini dans la ville anglaise de Birmingham en juillet 2015, sachant qu’il serait utilisé pour un acte de terrorisme. AFP

La contagion du silence

Mohamed Abrini a reconnu pour la première fois qu’il devait se faire exploser le 13 novembre. Aujourd’hui, il a promis « d’éclairer la lanterne » de la cour sur le rôle qui devait lui être dévolu cette soirée funeste. Mais le Belge de 37 ans, bavard pendant l’instruction et depuis le début du procès, sera-t-il lui aussi frappé par la contagion qui semble avoir gagné le box, celle du silence gardé par plusieurs accusés ?

Outre le logisticien présumé Mohamed Bakkali, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari ont refusé de s’expliquer sur leur périple en Europe à leur retour de Syrie, évoquant l’« acharnement » vain à se défendre dans un procès « illusoire ».

130 morts

Pour rappel, le 13 novembre, trois kamikazes se font exploser au Stade de France, trois autres hommes mitraillent des terrasses de cafés à Paris et trois Français de retour de Syrie commettent un massacre au Bataclan. Au total, leurs attaques font 130 morts et des centaines de blessés. Ces neuf jihadistes sont décédés.

 

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