Procès de l’assassinat de Samuel Paty : jusqu’à 16 ans de réclusion requis

 Procès de l’assassinat de Samuel Paty : jusqu’à 16 ans de réclusion requis

Croquis d’audience (de gauche à droite) : les accusés Abdelhakim Sefrioui, Louqmane Ingar, Azim Epsirkhanov, Priscilla Mangel et Yusuf Cinar assis lors du procès de huit adultes accusés d’avoir contribué au climat de haine ayant conduit un islamiste radical de 18 ans à décapiter l’enseignant Samuel Paty en 2020, à la Cour d’assises spéciale de Paris, le 4 novembre 2024. (Photo : Benoit PEYRUCQ / AFP)

Huit personnes sont jugées à Paris pour leur implication, à des degrés divers, dans l’assassinat du professeur Samuel Paty, le 16 octobre 2020.

Le verdict sera prononcé en fin de semaine. La peine la plus élevée a été requise à l’encontre de Azim Epsirkhanov, pour lequel l’accusation a demandé de retenir l’association de malfaiteurs terroriste. Il risque 16 ans de réclusion criminelle. A aussi été requise une peine de 14 ans contre Naïm Boudaoud, jugé pour complicité d’assassinat.

Le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle contre le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui et 10 ans contre Brahim Chnina. Ils sont tous les deux poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste et désignés comme étant à l’origine de la campagne de haine sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty.

Brahim Chnina est le père de la collégienne qui a menti en accusant Samuel Paty d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe, à l’occasion d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet. La collégienne n’avait pas assisté à ce cours et le professeur n’avait discriminé aucun de ses élèves.

Membres de la « jihadosphère »

Une peine de cinq ans dont 18 mois avec sursis a été demandée contre Ismaël Gamaev, le seul des accusés à avoir reconnu sa culpabilité. Enfin, des peines allant d’un an à cinq ans dont 18 mois avec sursis ont été requises à l’encontre des quatre accusés présentés comme des membres de la « jihadosphère » gravitant autour d’Abdoullakh Anzorov sur les réseaux sociaux. Ils sont tous poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.

Quitter la salle

A l’annonce de ces réquisitions, les membres de la famille de Samuel Paty ont quitté la salle d’audience à l’issue des réquisitions, avant que les premiers avocats de la défense commencent leurs plaidoiries. Pour rappel, ce professeur a été décapité, le 16 octobre 2020, à la sortie de son collège par Abdoullakh Anzorov, un jeune islamiste radical tchétchène de 18 ans abattu peu après par la police.