Prix Simone Veil retiré : Zineb El Rhazoui répond à Valérie Pécresse

 Prix Simone Veil retiré : Zineb El Rhazoui répond à Valérie Pécresse

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

« Je vous rends votre prix Simone Veil car il est désormais entaché de sang. » C’est dans une longue lettre adressée à Valérie Pécresse et publiée sur X (ex-Twitter), que l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui a réagi, à la décision de la présidente de la région Île-de-France de lui retirer le prix Simone Veil qu’elle lui avait décerné en 2019.

 

Valérie Pécresse reproche à Zineb El Rhazoui ses récents propos sur les massacres orchestrés par l’armée israélienne à Gaza.

Saluée alors pour « son combat contre l’islamisme », Zineb El Rhazoui avait reçu ce prix décerné chaque année, à la suite d’un vote, « à une femme francilienne particulièrement méritante, qui incarne l’héritage de Simone Veil ». Mais depuis quelques jours, elle est au cœur d’une polémique pour des messages où elle dénonce les massacres de civils à Gaza sur X (ex-Twitter).

L’un de ses tweets notamment avait fait polémique. L’ex-journaliste de Charlie Hebdo avait retweeté un message publié sur X. « Les sionistes ont perfectionné la science du génocide. Ils ont amélioré le modèle nazi », pouvait-on lire dans ce tweet. « Le but est l’extermination des Palestiniens juste comme les nazis projetaient d’exterminer les juifs », ajoutait l’auteur du message.

Des positions dénoncées en particulier par Aurélien Veil, petit-fils de l’ancienne présidente du Parlement européen. « Parmi les combats de ma grand-mère figurent la transmission de la mémoire de la Shoah et le refus de la banalisation du génocide commis par les nazis », avait-il écrit sur son compte X.

« Puisque ce prix signifie selon vous et selon les ayants droit de Simone Veil de se taire sur les agissements du gouvernement d’extrême droite de Netanyahu et sa clique de criminels de guerre, alors je vous le rends volontiers », a alors répondu Zineb El Rhazoui dans sa missive à Valérie Pécresse.

« Puisque ce prix, censé récompenser mon engagement en faveur de la liberté de conscience et d’expression, ne me reconnaît que celle de critiquer l’extrémisme musulman et entend me priver de celle de dénoncer l’extrémisme juif ou toute autre idéologie haineuse, alors cela ne m’honore pas de le garder », poursuit-elle.

Avant de conclure : Le retrait de ce prix « ne m’enlève rien, ni ne me définit », ajoute Zineb El Rhazoui. « En revanche, cela parle de vous et de ceux qui, au nom de Simone Veil, vous ont enjoint de prendre cette décision. Je laisse l’Histoire vous juger. Quant à moi, je réaffirme ici que mon combat pour la liberté […] est un combat universel qui s’adresse à tous. »