Prisons : l’OIP appelle à « faire front » pour une nouvelle politique
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale et le risque Rassemblement national qui se fait de plus en plus pressant, l’Observatoire international des prisons (OIP) fustige la politique du gouvernement.
« Tandis que depuis des années, sa majorité n’a cessé d’imposer un programme répressif, de louer la surenchère sécuritaire et d’attiser le feu ethno-raciste et anti-social, les politiques démagogiques et autoritaires se sont banalisées », accusait hier (11 juin), dans un communiqué, l’OIP.
Ce dernier appelle à faire front pour un changement de politique pénale et pénitentiaire. La perspective de voir le Rassemblement national (RN) accéder à la tête du gouvernement fait craindre une politique encore plus répressive. L’OIP rappelle que le nombre de personnes incarcérées n’a jamais été aussi élevé.
« Au 1er mai 2024, 77 647 hommes, femmes et enfants étaient détenus, dont deux tiers dans des quartiers pénitentiaires surpeuplés à plus de 150% », pointe l’Observatoire qui regrette une situation aggravée de non-respect des droits fondamentaux.
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Solutions
En décembre 2022, Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, confirmait la construction de 15 000 nouvelles places d’ici à 2027, portant le nombre total de places à 75 000.
En janvier, à l’Assemblée nationale, le ministre précisait : « La construction de centres pénitentiaires constitue un des leviers à cette fin (…) Nous avons également développé les TIG et l’assignation à résidence sous surveillance électronique (Arse) ».
Des initiatives peu convaincantes selon l’OIP, pour qui le gouvernement « s’est évertué à promouvoir l’augmentation du nombre de places de prison, feignant d’ignorer que ce programme coûteux n’a jamais permis de lutter contre l’indignité des conditions de détention ou la surpopulation carcérale ».
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Loi immigration
« Le gouvernement a poussé à son paroxysme la stigmatisation, la criminalisation et la répression des personnes étrangères avec la loi « Immigration », après avoir menacé d’incarcération les plus précaires et vulnérables dans de nombreux autres textes », dénonce l’OIP.
Celui-ci regrette un tour de vis répressif de plus à l’encontre des populations les plus précaires : « une personne sans domicile fixe ou née à l’étranger a, par exemple, cinq à six fois plus de risques d’être placée en détention provisoire et, par suite, huit fois plus de risques d’être finalement condamnée à de l’emprisonnement ferme ».
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