Prisons : Construire ou rénover, le gouvernement confirme son choix
Malgré l’annonce de Jean Castex, concernant la construction de nouvelles prisons, certaines organisations sont perplexes quant à un réel effet sur la surpopulation.
15 000 places
15 000 nouvelles places de prison, 7 000 avant 2022 puis 8 000 de plus, lancées avant la fin du quinquennat. Le point sur le plan prison effectué par Jean Castex, lors de son déplacement (19 avril) sur un chantier de construction d’une nouvelle prison à Lutterbach (Haut-Rhin), peine à convaincre.
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La construction de 22 établissements pénitentiaires d’ici 2022, conjuguée à l’agrandissement de huit autres, devrait pourtant permettre au gouvernement de tenir la promesse d’Emmanuel Macron, faite en 2018, de créer des places de prison supplémentaires. Une avancée jugée insuffisante face aux problèmes qui gangrènent les prisons françaises.
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Dignité
« Elles [les prisons françaises, ndlr] sont dans un état lamentable pour beaucoup, surpeuplées, alors je ne comprends pas pourquoi on ne rénove pas ou on n’essaye pas de tenir nos prisons dans un état viable, vivable pour les détenus », déclarait, sur France info, Dominique Simonnot. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté est très sceptique concernant le plan prison.
Dignité des conditions d’incarcération, surpopulation, pour le gouvernement, ce plan devrait permettre de résoudre ces problèmes. Outre l’augmentation de capacité, la construction de nouveaux établissements pénitentiaires entraînerait une diversité des structures bénéfique à l’adaptation des régimes de détention à la situation de chaque détenu et au désengorgement des prisons.
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Surpopulation
L’Observatoire international des prisons (OIP) rappelle lui que, dans la réalité, les constructions de nouvelles prisons n’ont jamais permis de réduire la surpopulation carcérale.
D’ailleurs, après une baisse importante due à la crise sanitaire, la surpopulation est repartie à la hausse, de juillet 2020 à janvier 2021, avec près de 4 000 détenus supplémentaires.
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Dans un communiqué (février 2021), l’OIP précisait que 62 maisons d’arrêt connaissaient des taux d’occupation de plus de 120 %, dix-neuf d’entre eux dépassant 150 %.
« Il est impérieux que le gouvernement prenne en compte la principale injonction de la Cour de Strasbourg : la mise en œuvre de mesures structurelles visant la résorption définitive de la surpopulation carcérale », considère l’OIP.
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