Prison : la polémique Koh-lantess masque le problème persistant de la surpopulation

 Prison : la polémique Koh-lantess masque le problème persistant de la surpopulation

CAPTURE D’ECRAN 21-08-2022. Polémique après la diffusion d’une vidéo tournée dans la prison de Fresnes : Une association a organisé un jeu appelé Kohlantess. Une équipe de détenus affronte une équipe de surveillants et une équipe de jeunes venus d’une cité de la ville. Epreuve de karting, jeu en piscine. Le directeur présent pendant le jeu, remet le chèque destiné à une association, aux vainqueurs. Le ministre de la Justice s’est insurgé. Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFPFRANCE-FRESNES. CAPTURE D ECRAN 21-08-2022. La polemique apres la diffusion d une video tournee dans la prison de Fresnes: Une association a organise un jeu type Koh Lanta, appele Kohlantess. Une equipe de detenus affronte une equipe de surveillants et une equipes de jeunes venus d une cite de la ville. Epreuve de karting, jeu en piscine. Le directeur present pendant le jeu avait donne son accord et il remet le cheque destine a une association, aux vainqueurs. Le ministre de la Justice s est insurge. (Photo by Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Koh-lantess. Au-delà des polémiques qui ont pu être créées cet été, le SAF invite à agir pour régler le vrai problème : la surpopulation carcérale.

 

« Les prisons débordent et nous regardons ailleurs » s’indignait le syndicat des avocats de France (SAF) dans un communiqué, le 1er septembre. Ce dernier fait référence à la compétition Koh-lantess, organisée dans la prison de Fresnes, le 27 juillet, et à laquelle participaient détenus et surveillants. Un événement qui a soulevé une vague d’indignations et provoqué de nombreuses polémiques « souvent stériles et hypocrites » selon le SAF. 

Ce dernier rappelle qu’en mai dernier, suite à une visite d’établissements pénitentiaires à Papeete, Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) s’interrogeait sur « la politique pénale menée en matière d’aménagement de peine et ses possibles dérives », qui est une des raisons de la surpopulation carcérale. Et ce, sans que ça crée la moindre agitation médiatique.

Causes

Pour le SAF, la surpopulation carcérale est le fruit de causes « multiples et systémiques ». Manque de moyens, politique pénale axée sur la répression, culture de l’enfermement, tout un système à revoir. C’est pourquoi le syndicat « appelle à un changement de paradigme guidé par d’autres principes que la répression et l’incarcération, ainsi qu’une réflexion collective pour mettre en place des outils de régulation ». Le gouvernement pourrait s’appuyer sur les diverses études et rapports, français et européens, concernant la surpopulation carcérale selon le SAF.

« L’expérience Covid »

L’année de pandémie (2020) pourrait également apporter quelques enseignements, rappelle le syndicat. En mars 2020, des mécanismes de régulation carcérale avaient été mis en place, permettant notamment de « libérer des détenus proches de leur fin de peine et de différer les incarcérations qui pouvaient l’être ». 

En janvier dernier, la CGLPL regrettait un effort de courte durée : « les efforts bénéfiques du printemps 2020 pour réduire la surpopulation ne sont plus que de lointains souvenirs, laissant place à une longue progression : les 62 935 détenus au 1er décembre 2020 sont devenus 69 992 au 1er décembre 2021 ».