Prison : la polémique Koh-lantess masque le problème persistant de la surpopulation
Koh-lantess. Au-delà des polémiques qui ont pu être créées cet été, le SAF invite à agir pour régler le vrai problème : la surpopulation carcérale.
« Les prisons débordent et nous regardons ailleurs » s’indignait le syndicat des avocats de France (SAF) dans un communiqué, le 1er septembre. Ce dernier fait référence à la compétition Koh-lantess, organisée dans la prison de Fresnes, le 27 juillet, et à laquelle participaient détenus et surveillants. Un événement qui a soulevé une vague d’indignations et provoqué de nombreuses polémiques « souvent stériles et hypocrites » selon le SAF.
Ce dernier rappelle qu’en mai dernier, suite à une visite d’établissements pénitentiaires à Papeete, Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) s’interrogeait sur « la politique pénale menée en matière d’aménagement de peine et ses possibles dérives », qui est une des raisons de la surpopulation carcérale. Et ce, sans que ça crée la moindre agitation médiatique.
Causes
Pour le SAF, la surpopulation carcérale est le fruit de causes « multiples et systémiques ». Manque de moyens, politique pénale axée sur la répression, culture de l’enfermement, tout un système à revoir. C’est pourquoi le syndicat « appelle à un changement de paradigme guidé par d’autres principes que la répression et l’incarcération, ainsi qu’une réflexion collective pour mettre en place des outils de régulation ». Le gouvernement pourrait s’appuyer sur les diverses études et rapports, français et européens, concernant la surpopulation carcérale selon le SAF.
« L’expérience Covid »
L’année de pandémie (2020) pourrait également apporter quelques enseignements, rappelle le syndicat. En mars 2020, des mécanismes de régulation carcérale avaient été mis en place, permettant notamment de « libérer des détenus proches de leur fin de peine et de différer les incarcérations qui pouvaient l’être ».
En janvier dernier, la CGLPL regrettait un effort de courte durée : « les efforts bénéfiques du printemps 2020 pour réduire la surpopulation ne sont plus que de lointains souvenirs, laissant place à une longue progression : les 62 935 détenus au 1er décembre 2020 sont devenus 69 992 au 1er décembre 2021 ».