Prison de Rennes : plainte pour violence contre des surveillants
Ils sont accusés de violences et faux en écriture publique. Le plaignant s’appuie sur des images de vidéosurveillance pour incriminer plusieurs surveillants.
Habituellement, lorsqu’un détenu met en cause l’administration pénitentiaire, il n’y a pas d’enquête. Cette fois, il devrait y avoir une suite à cette affaire. Une procédure disciplinaire est bien en cours à l’encontre d’un surveillant accusé de violence. Mais cela ne concerne pas tous les surveillants accusés par le détenu.
Détenu relaxé
Une plainte pour violences volontaires et faux en écriture publique visant des surveillants du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin a été déposée par un détenu de 21 ans.
En retour, Abdallah M. était accusé par des surveillants, dans des comptes rendus d’incident, de les avoir menacés de mort, d’avoir craché en leur direction et d’avoir essayé de leur asséner des coups de poing.
Le détenu, en détention provisoire dans une affaire de tentative de meurtre, a nié les faits et, le 30 novembre dernier, la commission de discipline l’a relaxé des accusations de violences physiques ou de résistance violente aux injonctions du personnel.
« Dans le sens des déclarations du détenu »
« L’exploitation de la vidéosurveillance du hall et du premier étage (de la maison d’arrêt) vont dans le sens des déclarations du détenu, à savoir qu’il avait sa carte d’identité intérieure et qu’il a été poussé à plusieurs reprises par le surveillant alors que le détenu ne manifestait aucune velléité d’agression ».
C’est ce que l’on peut lire dans la décision de la commission disciplinaire. Cette même commission a cependant condamné le détenu à deux jours de cellule disciplinaire pour des « insultes, menaces ou des propos outrageants » à l’encontre du personnel de la prison.
Niveau de violence inquiétant
L’avocate du plaignant a demandé, par courrier, au directeur de la prison de conserver « toutes vidéos utiles à la manifestation de la vérité ». En 2019, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté avait déjà pointé dans un rapport « un niveau de violence inquiétant » à la prison de Rennes.
>> A lire aussi : Prisons : surpopulation, Covid, la contrôleure générale alerte le gouvernement