Acte II

 Acte II

NICHOLAS KAMM / AFP


 


Si « le printemps arabe » a bien du plomb dans l’aile, cela n’empêche pas les préparatifs du nouvel épisode de cette danse macabre qui vise spécialement les pays arabo-musulmans, qui n’ont pas encore plié sous les coups de boutoir d’une offensive sans précédent, où tous les coups sont permis, d’être déjà bien avancés.  Une seule différence cependant, c’est qu’aujourd’hui, le jeu est éventé, la mayonnaise ne prend plus ou difficilement, tant les populations, traumatisées par le nombre de morts au kilomètre carré dans le monde arabe, ne sont pas prêtes à tenter l’aventure d’une révolution sur commande alors que les dirigeants des pays arabes sont sur leur garde.


 


Monté au front à Riyad, le 20 avril, Mohammed VI, n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier « les puissances » qui, selon lui, « complotent » contre la stabilité des pays arabes que sont, le Maroc, les monarchies du Golfe mais aussi la Jordanie.


Le souverain chérifien ne s’est pas privé de dénoncer publiquement les conséquences du printemps arabe devant ses pairs. Dans son allocution, le roi du Maroc a notamment insisté sur la « sécurité », la « souveraineté » du Maroc et de ses alliés arabes, en évoquant les « atteintes », les « menaces » et les « dangers » qui guettent ces pays.  En qualifiant les crises que vivent aujourd’hui certains pays arabes de « coups de poignards dans le dos », de « complots » et de « manigances », Mohamed VI fait clairement allusion à des mains étrangères dans la fabrication de crises artificielles provoquées par des officines occidentales pour terminer le sale boulot commencé par Daech, ce monstre de Frankenstein imaginé par la CIA.


Si le Maroc a bien vu un secrétaire général de l’Onu transformé en VRP de quelque obscures officines pour d’obscurs desseins sur fond de dossier du Sahara, les autres pays arabes ne sont pas en reste comme l’Arabie Saoudite qui se voit subitement reprocher la nationalité des auteurs présumés du 11 septembre, ce qui présage d’un avenir incertain pour la monarchie des Al Saoud.


Dernière trouvaille en date pour un pays comme l’Algérie qui n’est pas un parangon de vertu mais qui jouit néanmoins d’une stabilité forcée, le dossier kabyle est précurseur de tous les dangers. On apprend ainsi que Bernard Henri Lévy (l’instigateur numéro 1 du chaos Libyen) s’est soudain ému de la situation de la Kabylie et de son peuple !


L’intellectuel en chef des faucons occidentaux promet rudement de « revenir sur le combat que mènent les Kabyles, ce peuple sans Etat comme le sont les Kurdes, contre ce qu’ils nomment le colonialisme algérien ».


C’est donc à un nouveau feuilleton du fameux « printemps arabe » que nous préparent les Américains même si les populations arabes ne sont plus dupes. On ne sait pas encore quelle forme prendra la seconde partie de ce funeste plan mais d’ores et déjà, il est parfaitement avéré que c’est bien le département d’Etat américain à travers le programme du "The Middle East Partnership Initiative " (MEPI) qui a mis le feu aux poudres dans les pays arabes pour « catalyser le changement dans la région ». Et ce, à travers « des réseaux de réformateurs qui échangeront leurs connaissances et s’entraideront »,selon les termes utilisés. Des ONG locales, arrosées de millions de dollars se sont occupées de faire le sale boulot de remonter des populations, déjà bien en colère et souvent à juste titre, contre leurs dirigeants.


La subversion a d’ailleurs été en grande partie, financée par les ambassades américaines dans les pays visés. C’est ce qu’avait dénoncé, il y a peu, l’organisation Middle East Briefing (MEB), qui s’est basée sur un rapport officiel du département d’Etat, pour confirmer l’implication de la Maison-Blanche dans les « révolutions » ayant installé le chaos dans de nombreux pays dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.


 


Abdellatif El azizi