Presse. Ihsane El Kadi aura-t-il droit à un procès équitable ?
Alors que de nombreuses manifestations ont eu lieu en France contre la détérioration des droits de l’homme et le recul de la liberté d’expression en Algérie, les ONG de défense des journalistes suivent de près l’affaire de Ihsane El Kadi le directeur du pôle éditorial de « Radio M » et « Maghreb Emergent », en détention depuis fin décembre, surtout que sa demande de liberté provisoire devrait être examinée dimanche prochain par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger.
C’est du moins ce qu’a précisé maître Zoubida Assoul, membre du collectif de défense. « Le dossier de demande de libération du journaliste Ihsane El Kadi, déposé par sa défense, a été programmé devant la chambre d’accusation le 26/2/2023 après avoir été rejeté par le juge d’instruction », a rappelé l’avocate sur son compte Facebook.
Au moment où le journaliste a été sollicité pour s’exprimer sur le fond dans l’affaire le concernant, il a préféré le mutisme, droit que lui donne l’article 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie, et l’article 171 de la Constitution qui stipule « que toute personne a droit à un procès équitable » et « à ne pas être forcée de témoigner contre elle-même ou de s’avouer coupable ».
En optant pour le silence, Ihsane El Kadi a voulu faire passer le message qu’il n’a pas bénéficié des conditions d’un procès équitable, après avoir été mis en détention provisoire, il y a 50 jours de cela à la redoutable prison d’El Harrach, sous l’accusation de présumés « financements étrangers » de ses médias. Ce que l’intéressé réfute catégoriquement.
Une affaire de plus qui survient au moment où une large campagne internationale, relayée par beaucoup de médias étrangers, se poursuit en faveur de la libération de Ihsane El Kadi qui paye pour ses prises de paroles courageuses et la liberté de ton de ses médias.