Précarité étudiante : la Fage pas convaincue pas la nouvelle carte prépayée

Photo : Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
La carte prépayée pour lutter contre la précarité alimentaire étudiante est lancée aujourd’hui (17 février). La Fage n’est pas convaincue par le dispositif.
« C’est un coup de pouce mais ça ne va pas permettre de s’alimenter, ce sont des miettes de pain quand on voit la réelle problématique de la précarité », réagissait, sur France Inter, la présidente de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), Maëlle Nizan, au lancement de la nouvelle aide alimentaire pour les étudiants.
Cette aide prend la forme d’une carte prépayée attribuée aux étudiants les plus éloignés (plus de 20 minutes à pied ou en transport en commun) d’une offre à tarif modéré dans un restaurant universitaire.
Dans le détail, cette carte dématérialisée, utilisable dans les commerces d’alimentation, sera créditée de 40 euros par mois pour les boursiers, de 20 euros pour les non-boursiers et sera majorée de 10 euros dans les territoires ultra-marins.
Insuffisant ?
Cette aide avait été annoncée, le 25 novembre dernier, par l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel. Pour 2025, le montant total de l’aide était estimé à 38 millions d’euros.
Sur un mois, avec cette aide, les étudiants non-boursiers auront environ un euro par jour pour manger. Les boursiers bénéficieront de deux euros par jour. Encore insuffisant pour la Fage : « il faudrait environ 100 euros pour les étudiants non boursiers et 120-125 euros pour les étudiants boursiers ».
Par ailleurs, le syndicat milite pour la création de partenariats avec des sites de restauration collective afin de proposer aux étudiants des repas complets à des tarifs « sociaux ».
Repas à un euro pour tous
Cette nouvelle aide pour lutter contre la précarité alimentaire étudiante a été pensée comme un pendant au repas à un euro mis en place en 2020 et reconduit chaque année depuis.
Ceux-ci sont distribués par les restaurants universitaires aux étudiants boursiers, ou en situation de précarité. Malgré tout, plusieurs syndicats étudiants militent pour que ce dispositif soit appliqué à tous les étudiants.
La Fage insiste sur la nécessité de l’élargissement de la mesure : « quand on voit aujourd’hui que 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim, on a besoin d’ouvrir cette mesure. On est dans une situation d’urgence aujourd’hui ».