Pour protester contre son incarcération, le politologue Nabil Ennasri a entamé une grève de la faim

 Pour protester contre son incarcération, le politologue Nabil Ennasri a entamé une grève de la faim

Nabil Ennasri – Gokhan Balci / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP

Pour dénoncer son incarcération à la maison d’arrêt de Villepinte (93) qu’il juge abusive, le politologue Nabil Ennasri, 42 ans, a entamé une grève de la faim depuis le 22 décembre. Une information rendue publique par son comité de soutien.

 

Depuis le 4 octobre 2023, Nabil Ennasri est en détention provisoire dans cette prison de Seine-Saint-Denis en attente de son jugement. Mis en examen le 5 octobre des chefs d’abus de confiance, corruption privée, blanchiment, blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption d’agent public et trafic d’influence, les enquêteurs du Parquet national financier le soupçonnent d’avoir joué les agents d’influence pour le Qatar.

Auteur de plusieurs ouvrages sur le royaume qatari, Nabil Ennasri se fait connaître du grand public lors de la Coupe du monde organisée à Doha en novembre-décembre 2022, où il est sollicité par de nombreux médias français et étrangers pour livrer son expertise sur l’évènement et ses répercussions pour le pays organisateur.

En plus de juger « ubuesques » les accusations portées contre Nabil Ennasri, son comité de soutien s’indigne contre son placement en détention provisoire. Pour ses proches, il s’agit clairement d’un deux poids deux mesures.

« Nabil Ennasri est incarcéré en détention préventive depuis plus de 85 jours alors que les autres accusés sont laissés en liberté. Pourquoi ce double standard ?, interrogent-ils. Malgré un casier judiciaire vide, sans antécédents judiciaires, il est traité tel un multi-récidiviste dont on craindrait la fuite, alors qu’il a lui-même proposé plusieurs garanties de sa bonne foi au juge, car lui aussi cherche la justice dans cette affaire », précise encore amer le comité de soutien.

Autre motif de mécontentement pour ses proches : Nabil Ennasri aurait déposé deux demandes de libertés afin d’être au chevet de sa mère qui serait en fin de vie. Des demandes refusées tour à tour par le juge d’application des peines.

« Comme tout justiciable, Nabil Ennasri a droit à la présomption d’innocence et ne doit pas être puni avant d’avoir été jugé », implore le comité de soutien.