Portrait d’un Rappeur. Djalito se raconte avec humour et humilité
Il s’est fait connaître avec ses séries de « freestyles » et « En règle ». Le jeune rappeur Djalito, d’origine marocaine, ancien sans-papiers, ancien SDF, raconte à StreetPress son parcours difficile dont l’issue est heureuse. Il sort aujourd’hui son premier projet « Peinard et confiant » qui reflète son état d’esprit.
Djalito est né et grandi au Maroc, à Rabat jusqu’à l’âge de 13 ans. Il rejoint ensuite avec sa mère et sa sœur, son père en France, installé à Cergy dans le Val-d’Oise. En atterrissant à Orly, il reçoit le premier choc. Il a trouvé qu’il faisait froid. Pourtant c’était l’été, au mois d’août, et « il y avait du soleil ». Deuxième souvenir qui l’avait marqué à son arrivée en France ; la lumière. « C’était éclairé partout, c’était comme dans un film », se souvient-il. L’intégration était difficile, du fait qu’il ne maitrisait pas la langue. Il se sentait isolé et s’ennuyait. Le jeune ado demande à un ami de lui déposer de la musique sur une clé USB. Il écoute le Rap pendant six mois, apprend des expressions et, progressivement, à devenir plus à l’aise avec la langue française.
« Je suis ici depuis que j’ai 13 ans, ici c’est chez moi »
Après quelques années en France, les parents de Djalito retournent au Maroc. A la fin de son Master, son visa d’étude expire et son renouvellement de carte de séjour est refusé. Le jeune homme devient « expulsable ». On lui demande de rentrez chez lui. Il répond ; « je suis ici depuis que j’ai 13 ans, ici c’est chez moi ». Il est devenu sans-papiers, n’avait plus de rentrée d’argent. Il dort dehors et mène la vie d’un SDF. Essayant de lutter par le biais de la musique. Tout en sachant qu’une simple garde à vue et c’en était fini pour lui. Il serait définitivement expulsé.
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Djalito comprend que sa porte de sortie est le Rap. Une musique qu’il adore. Il fait des essais, reçoit des encouragements. Des « petits messages » envoyés par des Marocains, mais également en provenance de toute l’Afrique. Il décide de poursuivre. C’était dur, mais le rappeur non encore reconnu, ne baisse pas les bras. Constatant que les gens appréciaient ses chansons, il se sentait conforté dans ses choix et poursuit son combat. « C’est le sentiment le plus gratifiant qui existe. »
2 ans plus tard, Djalito signe enfin un contrat avec le label « Beacause Music ». C’est le couronnement. Sa demande de visa est finalement acceptée. « Il s’est senti libéré. » Une success-story racontée avec humour et humilité.