Port du masque obligatoire en Tunisie, y compris à l’extérieur
Le ministère tunisien de la Santé a annoncé mercredi 5 août le port du masque obligatoire dans tous les espaces publics, sous peine de sanctions. Il espère ainsi de limiter la propagation de la pandémie de covid-19 en pleine recrudescence dans le pays.
« Mettre les moyens de protection et surtout le port des masques est obligatoire », a déclaré aux journalistes le ministre de la Santé Mohamed Habib Kchaou. Cette mesure s’applique à tous les espaces publics, fermés et en plein air, sur l’ensemble du territoire, a précisé le ministère de la Santé à l’AFP. Un conseil ministériel doit définir la nature de des sanctions auxquelles s’exposent les contrevenants.
Quelque 1585 cas ont été officiellement déclarés depuis début mars, dont 51 décès. Selon le ministère, 306 personnes sont encore porteuses du virus, dont neuf sont hospitalisées. La Tunisie, dont l’économie dépend fortement du tourisme, a pris des mesures strictes dès le début de l’épidémie. Les frontières ont été fermées le 16 mars, alors que le pays ne comptait que quelques malades. Un couvre-feu, l’arrête de nombreuses activités et une restriction des déplacements dans le pays ont également été décrétés. Le port du masque obligatoire ne s’appliquait en revanche que dans les espaces clos, tels que les magasins ou les administrations.
40 % des cas enregistrés depuis l’ouverture des frontières
Mais, peu de précautions spécifiques s’imposent depuis l’ouverture des frontières le 27 juin aux voyageurs venant de pays classés « verts », dont la France, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Depuis, les cas officiellement déclarés sont en hausse. Selon le ministère de la Santé, la Tunisie a enregistré 346 cas de contaminations importés et 66 recensés localement depuis le 27 juin.
Comme le Maroc, les autorités veulent empêcher le développement d’une deuxième vague. Pour limiter la propagation de la pandémie dans les aéroports, seuls les voyageurs y auront accès. La Tunisie « ne pourra plus refermer ses frontières, parce que la situation économique ne le permettra pas. Il faut que nous vivions avec le virus », a affirmé M. Kchaou.
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La Tunisie subit de plein fouet par les retombées sociales des restrictions de déplacement. Des dizaines de milliers d’emplois sont sur la sellette dans les secteurs du tourisme, de l’automobile ou encore du commerce informel. Avant la crise, le pays peinait déjà à faire baisser un chômage qui touche un tiers des jeunes. Ces derniers sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à arriver en Europe irrégulièrement depuis la levée du confinement.