Plan d’action Seine-Saint-Denis : les enseignants perplexes

 Plan d’action Seine-Saint-Denis : les enseignants perplexes

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP


Alors que le gouvernement vient d'annoncer son plan d'action pour la Seine-Saint-Denis, les enseignants du département restent mobilisés.


Plan d'action


L'intersyndicale 93 a déposé un préavis de grève pour demain (6 novembre) notamment afin de porter l'attention du gouvernement sur les actes suicidaires dans l'éducation nationale. Pourtant, la semaine dernière, le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné de six membres du gouvernement dont le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, était en Seine-Saint-Denis pour confirmer la mise en marche d'un plan d'action de « 23 mesures concrètes » par le département.


Concernant l'éducation, il a été annoncé la création « des groupes d’appui éducatif localisé (GAEL) » dans l'éducation prioritaire pour « pour renforcer l’encadrement à l’intérieur et à l’extérieur des établissements ». Mais également le déblocage de « 2 M€ par an pendant dix ans pour financer les investissements immobiliers scolaires réalisés par les collectivités locales ».


Management


Si l'apport de moyens pour l'éducation en Seine-Saint-Denis ne peut être qu'une bonne nouvelle, les revendications des enseignants touchent surtout à un autre domaine. Toujours dans leur viseur depuis plus d'un an, les réformes, dont la loi dite de confiance ou encore les réformes du bac et du lycée, qui, pour les enseignants, sont « néfastes » à l'école républicaine.


Les réformes et la façon dont elles sont mises en place : « Les collègues sont victimes des réformes à marche forcée (…) Ils sont victimes de la mise en œuvre de ces réformes sous la pression de la hiérarchie, au mépris parfois de nos valeurs professionnelles, notre éthique. Ils sont victimes des méthodes de management issues du privé ». La pression du « management », la surcharge de travail, le manque de moyens, les agressions, les enseignants dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail.


Rapport


Concernant le plan d'action du gouvernement pour la Seine-Saint-Denis annoncé la semaine dernière, les enseignants restent très prudents et rappellent les conclusions du rapport de MM. François Cornut-Gentille (Les Républicains) et Rodrigue Kokouendo (La République en Marche) sur l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis, présentées en mai 2018 :


« Alors que le discours officiel de l’éducation nationale vante l’ampleur des moyens mis en œuvre ainsi qu’une réduction des écarts sociologiques (…) La réalité reste bien qu’en zone prioritaire les élèves demeurent moins scolarisés qu’ailleurs ».


Ce constat d'échec, malgré les moyens mis en place datant de l'année dernière, n'est pas de nature à rendre optimistes les enseignants sur le nouveau plan d'action. C'est pourquoi, un rassemblement aura lieu demain, au 72 rue Regnault (Paris 13), pour exiger l'amélioration des conditions de travail.