Politique migratoire : France et Royaume-Uni s’entendent sur un durcissement

 Politique migratoire : France et Royaume-Uni s’entendent sur un durcissement

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont convenu d’un nouveau pacte pour mettre fin à la migration transmanche illégale, à l’issue d’un sommet tenu à Paris le 10 mars 2023. Kin Cheung / POOL / AFP

Concernant la politique migratoire, la France et le Royaume-Uni sont sur la même longueur d’onde, la tendance est au durcissement. Objectif : en finir avec l’immigration illégale.

« Reconnexion » et « nouveau départ ». Ce sont les mots d’Emmanuel Macron pour qualifier sa rencontre avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak (10 mars), à l’Élysée, définitivement placée sous le signe des retrouvailles. Et le sujet de la politique migratoire a largement contribué à ce rapprochement. Empêcher à tout prix les nouveaux départs d’embarcations de migrants des côtes françaises, pour traverser la Manche.

Selon un communiqué transmis suite au sommet franco-britannique, Londres versera 141 millions d’euros en 2023-24, 191 millions d’euros en 2024-25 et 209 millions d’euros en 2025-2026, pour contribuer à la lutte contre l’immigration illégale entre les deux pays.

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Inefficace et coûteux

500 agents supplémentaires chargés de surveiller les côtes françaises, des drones, un nouveau centre de détention, un nouveau centre de commandement franco-britannique, les deux pays ne vont pas lésiner sur les moyens « pour augmenter le taux d’interception ».

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et Rishi Sunak, en amont du sommet franco-britannique, Thierry Allafort-Duverger et le Dr Natalie Roberts, respectivement directeur et directrice générale de MSF France et MSF Royaume-Uni, pointaient cet entêtement. « Après plus de 20 ans de politiques infructueuses et plus de 1,28 milliard d’euros de fonds publics français et britanniques gaspillés, il est temps (…) d’admettre que les mesures de dissuasion sont inefficaces et coûteuses d’un point de vue humains », selon eux.

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En attente

Les DG de MSF France et Royaume-Uni profitent également de leur courrier pour souligner les dysfonctionnements du système d’asile britannique. Alors qu’en septembre dernier, 143 377 demandes d’asile étaient en attente de traitement, dont deux tiers depuis plus de six mois, le nouveau projet de loi sur l’immigration clandestine viserait « à interdire aux personnes traversant la Manche à bord de petites embarcations de demander l’asile au Royaume-Uni ». Une perspective d’ores et déjà condamnée par MSF.