Migration : l’offensive de Macron ravive les tensions au sein de la majorité
Le discours du Président de la République prônant plus de fermeté en matière d’immigration suscite l’inquiétude, y compris au sein du groupe parlementaire de la République en marche (LREM). Une quinzaine de députés LREM ont même appelé, mardi 17 septembre, à une gestion « humaine » de l’immigration et au maintien de l’Aide médicale d’État (AME).
Lundi, le président de la République, Emmanuel Macron, a durci le ton sur la question migratoire, déclarant notamment qu’« en prétendant être humaniste, on est parfois trop laxiste. » En réaction, une quizaine de députés de l’aile gauche de la majorité ont publié mardi une tribune, appelant à « éviter une hystérisation inversement proportionnelle à la réalité migratoire ». Ils souhaitent davantage « parler intégration ».
Ils citent à l’appui les rapports de l’Insee et de l’OCDE qui pointent les aspects positifs de l’immigration pour l’économie, « supérieurs à ce que reçoivent les migrants en termes de prestations sociales. »
Une position qui rappelle les tensions qui avaient fait tanguer la majorité lors de l’examen de loi Asile et immigration. Finalement adoptée dans la douleur, la loi avait mis en lumière des conceptions opposées de la migration au sein du groupe parlementaire LREM.
L’aile gauche de #LREM diffuse une tribune pour défendre l’intégration au lendemain des annonces du PR devant les parlementaires et avant le débat immigration à l’@AssembleeNat le 30 septembre. @LCP pic.twitter.com/FVKvNGgP0Q
— Brigitte Boucher (@boucherbrigit) September 17, 2019
Gérard Larcher souhaite des propositions sur l’intégration
De son côté, le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, a déploré sur France Inter ce mercredi que le chef de l’État n’ait « pas un mot sur l’intégration, comment on fait communauté nationale en venant d’horizons différents ». Il attend des actes concrets de la part du président, comme la transformation de l’aide médicale d’État en aide médicale d’urgence lors de l’examen du budget.
L’AME suscite aussi l’inquiétude des élus LREM auteurs de la tribune. Ils appellent à ne pas remettre en cause cette aide médicale conformément aux promesses de campagne du candidat Emmanuel Macron en 2017. Environ « 300 000 personnes étrangères, sans papier ou en situation précaire de séjour » bénéficient de l’AME, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn.