Migrants : retour des aides juridiques au Mesnil-Amelot
Apportant une aide juridique indispensable aux migrants enfermés dans les CRA, La Cimade est de retour au Mesnil-Amelot après une interruption justifiée.
Interruption
Après trois semaines d'interruption, La Cimade, organisation défendant les droits des personnes réfugiées et migrantes, intervient de nouveau au Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (77), collé à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Si cette organisation avait dû stopper momentanément au Mesnil-Amelot le 11 juillet dernier, c'était non seulement pour attirer l'attention du gouvernement sur la violence extrême existant au sein de ce CRA, due à la politique exercée, mais aussi parce que les conditions de sécurité dans lesquelles travaillaient les équipes de La Cimade n'étaient plus optimales.
Avertissement
La Cimade ne s'était pas retirée sans prévenir. Dans un courrier adressé le 25 juin, au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, par 22 organisations, dont La Cimade, il était fait mention de suicides, de tentatives de suicide, d'automutilations, d'émeutes, de grèves de la faim, de tentatives d'incendie et tout cela au sein du CRA du Mesnil-Amelot.
Les organisations portaient à l'attention du ministre « ces actes qui se multiplient à une fréquence inédite », comme étant le résultat du choix du gouvernement d'utiliser « l’enfermement en rétention comme outil d’une politique d’expulsion ».
Dans sa réponse à cette lettre, le ministère de l'Intérieur indiquait que « la prise en charge psychologique des personnes retenues allait faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés » et niait « la violence politique du tout enfermement », selon La Cimade.
Engagements
Si depuis le 31 juillet, La Cimade intervient de nouveau au sein du CRA du Mesnil-Amelot, c'est parce que le ministère de l'Intérieur a finalement pris quelques engagements : « Le Ministère de l’Intérieur s’est engagé à faire en sorte que les préfectures soient plus vigilantes sur l’état des personnes qu’elles décident d’enfermer en centres de rétention, en particulier celles souffrant de troubles psychiatriques. Les moyens des unités médicales devraient être renforcés ».
Une mesure importante pour combattre les tentatives de suicide ou autres automutilations. Outre cet engagement fort, des promesses ont été faites concernant l'hygiène, l'accès à l'eau et l'amélioration des conditions d'intervention auprès des migrants de La Cimade. Toutefois, cette dernière reste très vigilante quant à l'application de ces engagements.