Meyer Habib tweete de fausses images pour s’en prendre aux Gazaouis
Dans un tweet, le député Meyer Habib a accusé les habitants de Gaza de ne pas respecter les gestes barrière face à la pandémie en utilisant une photo datant de 2017. Le sulfureux député, qui a décidé de rester confiné en Israël, s’est par ailleurs fait remarqué début avril en relayant une thèse complotiste sur la légalisation d’un médicament de substitution à des fins d’euthanasie des malades du covid-19.
Le député UDI de la 8e circonscription des Français de l’étranger – principalement installés en Israël, n’en est plus à une polémique près. La dernière en date est un tweet du 10 avril délibérément mensonger sur la propagation du covid-19 dans la bande de Gaza.
Visiblement déçu que « l’UE octroie 71 millions aux Palestiniens pour lutter contre le #COVID19 », il estime que les Gazaouis devraient « respecter le confinement et gestes barrières », en y ajoutant des images censées montrer « mosquée et plage de #Gaza la semaine dernière ». Une rapide recherche par image inversée établit qu’il s’agit d’anciennes images, vieilles de plusieurs années, et qui n’ont rien à voir avec la crise sanitaire actuelle.
L'UE octroie 71 millions aux palestiniens pour lutter contre le #COVID19. Solidarité humanitaire oblige! Ok. Il faudrait peut-être qu'ils commencent à respecter le confinement et gestes barrières ! Mosquée et plage de #Gaza la semaine dernière. pic.twitter.com/aIazcWOUDH
— Meyer Habib (@Meyer_Habib) April 10, 2020
Dans un autre message sur le même réseau social, il explique qu’« #Israël envoie tous les jours des camions humanitaires à #Gaza et à l’AP » (Autorité palestinienne). Or, le blocus illégal qui affame Gaza n’a pas été allégé. Israël permet simplement à quelques convois humanitaires d’apporter de l’aide à l’enclave assiégée, où la situation sanitaire est catastrophique en raison du blocus qui en est à sa 13e année. Le gouvernement israélien a même fait savoir qu’aucune aide ne sera envoyée à Gaza sans la restitution des dépouilles de deux soldats israéliens.
Le député franco-israélien n’a jamais fait mystère de son sionisme et de sa proximité avec Benyamin Netanyahu, le Premier ministre d’extrême droite d’Israël. Pendant la campagne des législatives de 2017, il avait d’ailleurs appelé les électeurs de sa circonscription à voter pour « un des boucliers d’Israël à l’Assemblée nationale ».
Thèse de la légalisation déguisée de l’euthanasie
Quelques jours plus tôt, le même Meyer Habib a contribué à répandre une thèse complotiste sur l’usage d’un médicament dans les hôpitaux français. Il a faussement attribué l’autorisation en service de réanimation du Rivotril, en raison de la pénurie des médicaments habituellement utilisés, à une volonté déguisée d’euthanasier des malades graves du COVID-19. Une thèse qu’il a largement contribué à répandre sur les réseaux sociaux.
On donne le permis légal d'euthanasier en France!
Décret du 28/03 le #Rivotril, passeport pour la mort douce, est en prescription libre pour 15 jours #COVID19
C'est moralement insoutenable! même pour soulager la souffrance. La vie c'est l'espoir!
J'écris à @olivierveran
— Meyer Habib (@Meyer_Habib) April 2, 2020
« On donne le permis légal d’euthanasier en France ! », a-t-il écrit en partageant le décret de légalisation temporaire du Rivotril. Un « passeport pour la mort douce est en prescription libre pour 15 jours », ajoute-t-il. Il a d’ailleurs défendu cette thèse lors d’une interview sur la chaîne israélienne d’information i24News.
Des dépassements qui ont alerté l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, qui s’est fendu d’une lettre ouverte au président du groupe UDI à l’Assemblée nationale.
« Soit Meyer Habib a refusé (de prendre connaissance des informations sur la situation des stocks de médicaments) et assume intervenir dans un débat aussi grave sans se documenter. Soit il en a pris connaissance et a choisi de mentir par instrumentalisation politicienne, pour avancer ses pions dans son combat contre l’euthanasie. Dans un cas comme dans l’autre, c’est indigne d’un élu de la Nation », écrit l’Observatoire en demandant à Jean-Christophe Lagarde d’exclure le député de son groupe parlementaire.