MCA, ce mouvement qui veut faire bouger les choses en Algérie
Fondé depuis la France, le Mouvement citoyen pour l’Algérie souhaite participer à la refonte politique du pays, en proie à de fortes mobilisations civiles depuis février 2019. Son représentant, Farid Dms Debah, appelle Emmanuel Macron à se positionner clairement et au retrait total de « l’actuel système illégitime ».
Le 2 avril dernier, celui qui gouvernait l’Algérie d’une main de fer depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika, démissionnait après plusieurs semaines de manifestations pacifiques intenses, en Algérie comme à l’étranger. Immédiatement, un président par intérim, Abdlkader Bensalah, est nommé pour une durée de trois mois, comme prévu par la Constitution.
Au lendemain de l’expiration de son mandat, l’ancien président du Conseil de la Nation ne semble pas vouloir renoncer au pouvoir. « En faisant ce choix, il piétine délibérément la constitution et fait fi des revendications du peuple algérien », annonce le Mouvement citoyen pour l’Algérie.
Fondé par le Franco-Algérien Farid Dms Debah, suite à la Révolution du sourire, ce mouvement espère participer à la refonte politique du pays en partageant ses idées.
« Notre intention n’est pas de former un parti politique mais réellement d’être une force de propositions pour rebâtir l’Algérie. », admet Farid Dms Debah. « Nous pointons du doigt ce qui, à notre humble avis, ne va pas. Nous souhaitons mettre sur la table les sujets qui fâchent. » ajoute-t-il avec aplomb.
L’une des revendications les plus importantes du mouvement, du moins celle qui paraît la plus urgente, est la position de la France. Farid Dms Debah s’emporte : « Nous avons besoin d’une prise de position claire » assène-t-il; « la France couvre les agissements douteux des oligarques algériens depuis des décennies. On ne veut plus de ce genre de langue de bois. Soit vous êtes de notre côté, et vous mettez tout en direction du peuple, soit vous soutenez un gouvernement de corrompus. Il n’y a pas d’entre-deux ».
Inclure les expatriés dans le combat
Faire pression sur le gouvernement algérien et tout ça depuis la France, une évidence pour l’élu municipal du Kremlin-Bicêtre. « L’implication des élus binationaux comme moi est un atout. Nous pouvons être une sorte de lien entre les deux pays. » dit-il avant d’ajouter que « 20% de la population algérienne vit en dehors de ses frontières, soit 7 millions ».
Plus qu’inclure les expatriés dans la construction de cette Algérie nouvelle, le faire depuis l’Hexagone serait un moyen de ne pas être embêté par les organisations étatiques. « Essayer de monter un mouvement en Algérie. C’est impossible ! L’opposition est torpillée par le gouvernement. On enferme des gens pour délits d’opinion. » confie le fondateur du MCA. « Toute opinion qui est contraire à la ligne de [Abdlkader] Bensalah et [Gaïd] Salah est étouffée ».
Près d’une semaine après la fin du mandat de l’actuel président par intérim tout semble incertain. « Nous sommes dans un vide constitutionnel », lâche-t-il. « Ce gouvernement illégitime veut rester au pouvoir. C’est à nous de le déloger par la désobéissance civile ». L’élu binational reste cependant optimiste et admiratif de ce combat. « Ce système a voulu abrutir les citoyens. Ce qu’a accompli le peuple algérien est magnifique. C’est une leçon de civisme ».