Les questions migratoires sont-elles instrumentalisées ?

 Les questions migratoires sont-elles instrumentalisées ?


La politique migratoire sera de nouveau discutée par les parlementaires. Certaines organisations craignent une instrumentalisation de ces questions.


Politique répressive ?


C'est dans un contexte assez particulier que va débuter cette après-midi (7 octobre) le débat sur la politique migratoire voulu par le gouvernement. Le 25 septembre dernier, au micro d'Europe 1, Emmanuel Macron indiquait : « La France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien ».


Pour La Cimade, le gouvernement a sa part de responsabilité dans un accueil qui pourrait largement être amélioré si les moyens étaient à la hauteur. L'organisation rappellent les effets négatifs des « réformes successives qui font de la politique migratoire une politique essentiellement répressive, fondée sur la suspicion envers les personnes étrangères, obérant la mise en œuvre des mesures de protection ».


Le « problème » AME


Début septembre, le député LREM Stanislas Guerini s'indignait d'abus de l'Aide médicale d'Etat (AME) utilisée notamment, selon ce dernier, « pour financer des prothèses mammaires ». La Cimade rappelle qu'en plus du fait que les dépenses liées à l'AME ne soient pas les plus lourdes pour l'Assurance maladie, les fraudes sont minimes :


« Elle [L'AME, ndlr] ne représente que 0,5 % des dépenses liées à l’Assurance maladie et, en permettant une prise en charge plus précoce, elle limite les surcoûts liés au traitement de pathologies aggravées. Les cas de fraude sont rarissimes contrairement à certaines idées reçues : 38 cas recensés en 2018 sur plus de 300 000 bénéficiaires selon un rapport du Sénat ».


Discrimination ?


La ligue des droits de l'Homme (LDH), comme plusieurs autres organisations de défense des droits de l'Homme ou de soutien aux personnes migrantes, sont inquiètes. Ces dernières années, quand on pense notamment à la façon dont les mineurs isolés étrangers sont sujets à la plus grande suspicion, la politique migratoire française avait tendance à faire des migrants, des personnes voulant absolument profiter de l'Etat.


La LDH dénonce des façon de penser dangereuses : « En subordonnant l’accès à des droits aussi fondamentaux que l’asile, la santé ou l’éducation à un tri entre bons et mauvais migrants, vrais et faux malades, entre enfants eux-mêmes, le gouvernement sape la notion même de droit fondamental et arme une mécanique de discrimination dangereuse pour toutes et tous, Français et étrangers ».