Les quartiers populaires victimes de racisme politique ?
Pas de « plan banlieue », annonçait hier (22 mai) Emmanuel Macron. Un immobilisme relançant la question d’une discrimination systémique de ses habitants.
Antiracisme politique
Existerait-il un rapport de domination raciste systémique et structurel en France ? C’était la question posée lors d’une rencontre organisée hier autour des quartiers populaires et de l’antiracisme politique. Ainsi Omar Slaouti, membre du collectif justice et vérité pour Ali Ziri, n’a pas été rassuré par la proposition d’Emmanuel Macron concernant l’emploi des habitants des banlieues.
Ce dernier préconiserait de réunir les entreprises françaises les plus riches pour leur « parler » afin qu’ils recrutent dans les quartiers. « Ce n'est pas une qu'une question de qui on embauche, c'est l'évolution de carrière, ce sont les plafonds de verre, ce sont les salaires (…) Il faut des audits menés par des salariés eux-mêmes, avec les comités d'entreprises, les syndicats, l'inspection du travail. Et derrière ça, balancer des sanctions financières redoutables », explique Omar Slaouti.
Tendance européenne
En analysant les élections de ces dernières années, notamment en Europe, une tendance se dégage assez nettement, c’est la montée de l’extrême droite mais pas uniquement : « Plus grave encore, l'Islamophobie et la chasse aux migrants cimentent l'ensemble des lignes politiques », constate Omar Slaouti. Ce dernier prend également l’exemple de la politique migratoire menée par l’Union européenne : « Lorsqu'ils coupent la route des Balkans, ils décident de tuer par préméditation des milliers de gens dans la « mort » Méditerranée ».
De droite à gauche
La polémique autour du voile de Maryam Pougetoux, présidente de l’UNEF, et les réactions de membres de LREM comme des Républicains ou encore de France Insoumise, conforte les militants antiracistes dans leur idée d’un racisme systémique et structurel.
Pour ces derniers la question du voile, qui se pose depuis 30 ans, est symptomatique : « Beaucoup de femmes, parce qu'elles portent un foulard, quand elles vont dans des restaurants, on refuse de les servir (…) Quelques affaires ont fait du bruit. La plupart n'en font pas. Ces postures ont gangrené l'ensemble de la société ».
Charly Célinain