L’Assemblée s’ouvre à la diversité
La quasi-totalité des députés issus de l’immigration maghrébine sont étiquetés La République En Marche, parti politique du président Emmanuel Macron. On passe de moins de cinq députés issus de la divertisé à plus de trente.
SARAH EL HAÏRY, 28 ANS, LOIRE-ATLANTIQUE
Elle a pris la 5e circonscription de Loire atlantique avec 61,02 % face au député sortant Michel Ménard (PS).Présidente du Modem Loire-Atlantique elle a été investie par La République en Marche grâce aux accords entre les deux partis. Sarah El Haïry avait tenté à plusieurs reprises de briguer un mandat électif : notamment aux municipales de 2014 et aux régionales de 2015 où elle était candidate sur la liste Les Républicains de Bruno Retailleau. Jamais élue auparavant, cette jeune franco-marocaine cumule plusieurs responsabilités : outre son emploi de responsable commerciale dans une Société coopérative de production (Scop), elle est aussi membre du bureau fédéral du Cercle méditerranéen de Paris et présidente du bureau de Nantes.
NADIA HAI, 37 ANS, YVELINES
C’est la “tombeuse de Benoît Hamon”, candidat socialiste à la présidentielle. Le député sortant a été éliminé dès le premier tour dans la 11e circonscription des Yvelines, comprenant son fief : Trappes. Avec 52,96 % au second tour face à Jean-Michel Fourgous, maire LR d’Elancourt, celle qui a cofondé le comité Femmes en marche avec Macron est donc entrée à l’Assemblée nationale. Née et ayant grandi à Trappes, cette mère de famille à la sensibilité “plutôt de gauche” est conseillère en gestion de patrimoine à la banque internationale Barclays après avoir passé treize ans chez HSBC. Représentant ces candidats “issus de la société civile”, c’est la première fois que Nadia Hai, qui a déclaré souhaiter s’investir dans les questions éducatives, se présentait à une élection.
M’JID GUERRAB, 34 ANS, AFRIQUE DU NORD ET DE L’OUEST
Cet ancien socialiste originaire d’Aix-en-Provence est devenu député de la 9e circonscription des Français d’Afrique du Nord et de l’Ouest, au terme d’une campagne virulente. Le Franco-Marocain a battu l’ex-sénatrice franco-algérienne, Leila Aïchi avec 59,66 % des suffrages exprimés (abstention : 88,28 %). Cette dernière était arrivée en tête du premier tour en gardant sur ses affiches et bulletins de vote la bannière d’En Marche — matériel validé par le ministère de l’Intérieur –, alors qu’elle avait été désinvestie par le parti présidentiel au profit de M’jid El Guerrab. Un changement qui faisait suite à une polémique lancée par El Guerrab. Ce dernier avait pointé que Aïchi camperait sur les positions pro-algériennes concernant le Sahara, et avait utilisé l’enceinte du Sénat pour défendre ses thèses.
ANISSA KHEDHER, 37 ANS, RHÔNE
D’origine tunisienne, elle a grandi dans le quartier sensible des Minguettes, d’où était partie en 1983 la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Elle est élue dans la 7e circonscription du Rhône à 248 voix (50,6%) contre Alexandre Vincendet (LR), décidé à déposer un recours. Cette infirmière, devenue cadre, qui exerce aux urgences psychiatriques n’est pas novice en politique : elle a été élue en 2008, conseillère municipale à Bron, sur une liste socialiste. Durant cette campagne, Anissa Khedher a dû faire face aux railleries après un débat à la télé locale Télé Lyon Métropole. La candidate n’avait pas réussi à répondre aux questions posées s’embourbant dans ses propos et ses notes. Sa vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, utilisée par les détracteurs du mouvement présidentiel pour souligner l’amateurisme de certains nouveaux députés.
FADILA KHATTABI, 55 ANS, CÔTE-D’OR
D’origine algérienne, l’ex-vice-présidente PS du conseil régional de Bourgogne a été élue à Djon (3e circonscription de Côte-d’Or).
MUSTAPHA LAABID, 48 ANS, ILLE-ET-VILAINE
D’origine marocaine, le directeur Bretagne de la Fondation agir contre l’exclusion a été élu dans la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine (Rennes sud).
NAIMA MOUTCHOU, 35 ANS, VAL-D’OISE
D’origine marocaine, cette avocate bénévole pour la Licra élue de la 4e circonscription du Val-d’Oise a fait condamner l’un des premiers cas de “racisme anti-blanc” en France.
AMAL AMÉLIA LAKRAFI, 39 ANS, PROCHE-ORIENT ET UNE PARTIE DE L’AFRIQUE
D’origine marocaine, cette experte en sécurité informatique et cyberdéfense, a été élue députée REM de la 10e circonscription des Français de l’étranger.
BELKHIR BELHADDAD, 47 ANS, MOSELLE
D’origine algérienne ce chef d’entreprise est en charge de la politique sportive de Metz. Militant PS il est élu REM, dans la 1ère circonscription de Moselle.
SONIA KRIMI, 34 ANS, MANCHE
D’origine tunisienne cette docteure en gestion a obtenu la nationalité française il y a cinq ans. Candidate de la “majorité présidentielle” non investie REM, elle est élue dans la Manche.
BRAHIM HAMMOUCHE, 46 ANS, MOSELLE
D’origine algérienne, ce médecin, au PS jusqu’en 2002 puis au Modem, a été élu dimanche député de la 8e circonscription de Moselle.
MOHAMED LAQHILA, 58 ANS, BOUCHES-DU-RHÔNE
D’origine marocaine, cet expert-comptable et commissaire aux comptes, prive le député sortant Christian Kert (LR) d’un 7e mandat dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône.
ET AUSSI….
La plupart de ces nouveaux venus à l’Assemblée viennent d’En Marche avec Laetitia Avia (Togo), Monica Michel (Seychelles), Buon Tan (Cambodge), Said Ahamada (Comores), Hervé Berville (Rwanda), Sira Sylla (Sénégal) Patrice Anato (Togo). Quelques un viennent du PS et de la France Insoumise comme par exemple la députée de Paris, Danièle Obono (Gabon) qui a éjecté – excusez du peu – Daniel Vaillant. Zéro pointé en revanche pour l’UDI, LR, le FN, le PCF…
MAGAZINE JUILLET-AOUT 2017