Immigration : les députés interpellés sur les enfants enfermés
En France, dans le cadre de la politique migratoire, l'enfermement des enfants continue. Des organisations invitent les députés à agir.
La lettre
Selon l'Unicef, le nombre d'enfants enfermés à été multiplié par cinq de 2013 à 2018. En 2019, ce ne sont pas moins de 152 mineurs isolés qui sont maintenus en zone d’attente et 236 enfants supplémentaires à être en rétention. Ces chiffres ne tenant compte que de la métropole sachant qu'en 2018, 1221 enfants étaient enfermés en rétention à Mayotte.
Plusieurs associations, dont l'Unicef, le Syndicat de magistrature ou la Cimade, profitent du fait que le Comité des droits de l’enfant des Nations unies examinera prochainement la situation en France, pour demander, via une lettre ouverte (4 novembre), aux députés, d'élaborer une proposition de loi pour mettre fin à l'enfermement des enfants en France, une pratique illégale.
Accumulation
Dans leur lettre, les organisations rappellent que l'enfermement d'enfants, dont beaucoup ont moins de 6 ans, peut causer des « traumatismes psychiques de long terme ». Cette année, les incidents autour d'enfermements d'enfants se sont multipliés : « en mai dernier, une jeune fille de 16 ans enfermée au Mesnil-Amelot a tenté de mettre fin à ses jours en avalant des pièces de monnaie. Le mois dernier, ce sont des enfants de 1 et 6 ans qui y ont été privés de liberté. Pas plus tard qu’il y a trois semaines, Aicha, 4 ans, est restée enfermée seule pendant trois jours, avec de la fièvre et une otite, dans la zone d'attente de l'aéroport d'Orly ».
#Vousavezlaclé
La Cimade avait lancé une pétition contre l'enfermement des enfants. En mai dernier, l'Unicef lançait la campagne « #Vousavezlaclé (On n'enferme pas un enfant) ». Combinées, ses actions ont permis à plus de 170 000 personnes de montrer leur opposition à cette pratique. De plus, l'Unicef annonçait vouloir rencontrer le préfet du département français qui enferme le plus d'enfants, le préfet de Moselle :
« C’est lui qui a enfermé le plus grand nombre d’enfants l’année dernière (…) C’est une longue campagne qui s’adresse non seulement aux préfets, mais aussi au ministère de l’Intérieur puis aux parlementaires. À chacune de ces étapes, nous aurons besoin de vous à nos côtés pour mettre ces hommes et ces femmes devant leurs responsabilités ».
Une proposition de loi s'avère donc indispensable selon les organisations : « tant que l’enfermement administratif des enfants et des familles ne sera pas proscrit par la loi, les préfets continueront de l’utiliser ».