France/Afrique : Un autre regard est-il possible ?

 France/Afrique : Un autre regard est-il possible ?


En  validant la candidature de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda pour siéger au sommet de l’Association Internationale de la Francophonie (OIF), Emmanuel Macron a montré qu’il y avait une volonté au plus au niveau de l’Hexagone de rompre avec la Françafrique. Mais ce geste est-il suffisant pour mettre fin à un siècle d’exploitation sans vergogne des ressources du continent ? 


Pour l’instant, on note une série d’initiatives qui tentent de convaincre que le continent est le nouvel eldorado avec des taux de profitabilité élevés. Décomplexer les relations, c’est bien mais instaurer une realpolitik qui sert aussi les intérêts de l’Afrique, c’est encore mieux.


C’est du moins le souhait des intervenants à la rencontre qui sera organisée par le Centre d’Etude et de Prospective Stratégique (CEPS) le 6 décembre 2018 sous le thème « l’Afrique : quelles priorités et quels moyens pour construire une dynamique économique, sociale, durable, responsable et partagée ? ». 


Comme le problème vient en partie de la politique européenne et que la France est en première ligne pour jouer un rôle positif dans le virage tant espéré, ce sont ainsi  plus d’une trentaine d’experts très majoritairement représentants 12 nations différentes qui ont été conviées à donner un éclairage intéressant enrichi par leur expérience dans des secteurs à haute valeur ajoutée.


D’autant que l’urgence est là comme le soulignait à juste titre il y a quelques mois de cela, Loïc Tribot La Spière, le délégué général du CEPS :


« L’Afrique est en voie de gagner un nouveau record, celui de l’extrême pauvreté et de l’envolée démographique… Plus emblématique, le seul État du Nigeria, certes l’un des plus peuplées d’Afrique, avec près de 186 millions d’habitants, compte désormais plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (87 millions), autant que l’Etat continent qu’est l’Inde (70,6 millions) !. Saluons les efforts développés tant en Amérique Latine qu’en Asie. Constatons avec effroi ce qu’il convient d’appeler une vraie et dangereuse dérive qui ne peut que contribuer à accentuer les migrations massives. En l’absence de politiques économiques et industrielles pragmatiques et cohérentes, et de maitrise des naissances, les migrations humaines s’avèrent par défaut les seules non réponses que peuvent et pourront apporter un certain nombre de décideurs politiques africains. Il y a urgence à dénoncer ces dérives et à acter que ces migrations sont humainement compréhensibles et que l’Europe doit y apporter de vraies solutions, en l’absence de réponses économiques et sociales en Afrique ».


Le souci des organisateurs d’apporter des réponses concrètes à des problématiques complexes est dans le fil droit des rencontres et nombreuses actions menées par le CEPS, qui partent de l’exercice aux propositions de lignes d’actions concrètes.


 Aziz Cherkaoui


Jeudi 6 décembre, de 9h00 à 18h30, au siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie (19 avenue Bosquet – 75007 PARIS). Le Courrier de l’Atlas est partenaire de l’événement.


Contact CEPS : Loubna BENALI : 01 53 63 13 68/ loubna.benali@ceps-oing