Femme politique #3 : Le combat de la capitale d’Assia Meddah
Assia Meddah a choisi un pari difficile : partir à la conquête du 17ème arrondissement, sous la bannière du dissident d’en marche, Cédric Villani. Cette directrice de programme Santé dans un groupe de Mutuelle, se lance dans la politique parisienne après une carrière qu’elle a commencée en banlieue à Sucy en Brie dans le Val de Marne.
Pour se lancer en politique, il faut souvent une bonne dose de culot. Assia Meddah n'en manque pas quand elle a débuté à Sucy en Brie, ville où elle est née et habitée. "A mes 18 ans, j’ai osé demander au Maire, d’avoir des personnes qui, au conseil municipal, nous ressemblaient, pouvaient être le reflet aussi des quartiers car j’avais le sentiment de ne pas être représentée"
La vocation à exercer la politique lui est venue jeune. Elle dit avoir le soutien de son père ancien chauffeur livreur devenu entrepreneur dans le BTP. Venant d’une famille franco algérienne basée depuis 60 ans à Sucy, elle a toujours voulu défendre les autres. "Je suis l'ainé de ma famille et très vite, je me suis rendue compte que l'injustice me touchait beaucoup. Assez jeune, même en école élémentaire, j'étais déléguée de classe. J'avais besoin de représenter les autres, J'étais toujours à défendre les personnes les plus fragiles. Je ne sais pas d'où ça vient. C'est surement des valeurs qui m'ont été transmises par mes parents. Aider son prochain, les personnes en difficulté. J'ai été élue mais je ne voulais pas que la politique soit mon métier."
L’ancienne conseillère municipale qui est devenu au fil des mandats délégué à la politique de la ville et à la jeunesse, dit avoir subi des discriminations. Elle dit avoir réussi à passer outre. "J'ai toujours intégré que, de toutes façons, dans mon prénom, dans mon nom, ma couleur de peau était différent. Du coup, j'en ai fait plutôt une force. C'est un peu la "double peine". Quand on est issu des quartiers, on a une discrimination. Je n'avais pas les codes pour pouvoir m'exprimer. On part déjà avec un premier "handicap". Ensuite le fait d'être femme. Il faut toujours se battre pour obtenir la moindre chose. C'est plus facile pour les hommes."
Etre femme de la diversité et femme active ne sont pas les seuls critères qu’Assia Meddah doit gérer. Cete mère de famille a 3 enfants à qui il faut consacrer du temps également."J'ai trois vies et j'ai toujours fait en sorte de ne pas mélanger les 3. C'est une question d'organisation. J'essaie d'élever mes trois enfants, de continuer à avoir une vie de femme active et puis cette vie politique. Ca m'apporte un équilibre. L'une sans l'autre serait un manque pour moi."
En 2007, elle s’installe à Paris dans l’arrondissement où elle se présente actuellement pour la première fois. Son passage de l’UDI au PRG n’est selon elle pas une surprise. Il s’inscrit dans son cheminement politique, centriste mais teinté de social. "Quand je me suis lancé en politique, je me suis lancé avec un maire UDF dans une ville centriste mais avec un maire qui faisait beaucoup de social. J'ai rejoint l'UDI et j'ai travaillé avec Jean-Louis Borloo. Une fois qu'il est parti, je me suis trouvée un peu orpheline. C'est une période où j'ai pris un peu de recul sur la politique. Au moment où j'ai voulu retrouver des valeurs centristes, j'ai rencontré le président du PRG parisien. Je reste centriste."
A bord du tuk-tuk de campagne, "une idée du 17ème arrondissment", elle quadrille les quartiers du 17ème arrondissment. Son combat pour la capitale, elle le mène avec Cédric Villani, un dissident de la République en Marche. Un homme qui selon elle incarne le mieux son combat politique. "C'est un homme libre qui veut porter des visions. Il a tenu tête car ses propositions n'ont pas été retenues par son parti historique. C'est courageux"
Consciente que la tache sera ardue, elle se lance dans cette nouvelle bataille, dans un arrondissement particulier de la capitale. Un moyen aussi pour elle de donner sens à son engagement politique. "Je suis assez fier de ce que j'ai fait. Je crois beaucoup à l'exemplarité. On peut être jeune, issue des quartiers, femme et faire de la politique."
Quelque soit l’issue du scrutin, Assia Meddah en femme engagée s’est promis de continuer la politique, un engagement dont elle a besoin. Cette grande sportive qui a eu un très bon niveau en taekwondo sait que recevoir des coups et mesurer son adversaire sont des outils intéressants pour réussir dans la vie, mais aussi dans la politique.
Voir aussi :
Femme politique #1 : Rachida Dati : "J'ai un combat et des valeurs claires"
Femme politique #2 : Alima Boumedienne-Thiery, candidate citoyenne
Femme politique #4 : Farida Amrani, "combattante" politique