Farida Amrani : « Nous comptons sur les habitants des quartiers pour venir voter »
Suite à la démission de Manuel Valls de son poste de député, une élection partielle est organisée dans la 1re circonscription de l'Essonne le 18 et 25 novembre prochain. Farida Amrani et Ulysse Rabaté, candidats de la France Insoumise lancent à Évry (91) leur campagne ce vendredi 12 octobre.
Persona non grata en France, Manuel Valls a fui à Barcelone en espérant y trouver un peu de réconfort. L'ancien premier ministre espère devenir maire de la capitale catalane. Du coup, il a abandonné son poste de député. Une législative partielle va donc avoir lieu sur cette 1re circonscription de L'Essonne (91) les 18 et 25 novembre prochain. En juin 2017, Farida Amrani et son suppléant Ulysse Rabaté de la France Insoumise avaient failli l'emporter, battus in extremis dans des circonstances plus que douteuses par l’ancien Premier ministre (voir nos éditions). Manuel Valls avait obtenu 139 voix de plus. Une élection validée malgré plusieurs irrégularités. Les « sages » du Conseil constitutionnel avaient en effet reconnu que 66 voix avaient été « irrégulièrement exprimées » lors de ce scrutin. Insuffisant pour que l'élection soit annulée. Ce vendredi 12 octobre, à Évry, à 19h30, Farida Amrani et Ulysse Rabaté lancent leur campagne. En espérant cette fois-ci qu'ils seront élus à la loyale.
Il y a un peu plus d'un an, vous perdiez l'élection de peu face à Manuel Valls, aujourd'hui exilé en Espagne. Avez-vous digéré cette défaite ?
Ça n'a jamais été une défaite pour nous parce qu'en 2017, personne n'avait misé sur notre présence au second tour et encore moins sur le fait que nous tenions tête à un ancien Premier ministre dans une circonscription où il avait été réélu haut la main à plusieurs reprises. Il y a eu quelques irrégularités reconnues par le Conseil constitutionnel. C'est du passé. Ce qui est important aujourd'hui c'est de se remobiliser pour tourner définitivement la page du « Vallsisme » sur notre territoire. On repart donc au combat plus motivés que jamais. Certains en ont vu une défaite, nous le début d’une dynamique territoriale qui fait écho à celle nationale. Notre investissement local se fait tous les jours et pas seulement pendant les échéances électorales. Depuis les dernières législatives, nous avons mené des combats avec les gens qui vivent dans cette circonscription pour la santé, la rénovation urbaine, l'éducation populaire, etc. Nous ne sommes pas déconnectés de leur réalité qui est aussi la nôtre.
Justement, le 18 novembre va arriver très vite. On connaît les faibles taux de participation aux élections partielles. Ne redoutez-vous pas que cela joue en votre défaveur ?
Il est vrai que les élections partielles ne sont pas toujours en faveur de notre famille politique. Mais, c’est pour cette raison que nous allons nous mobiliser jusqu'au bout pour convaincre les gens et en particulier les habitants des quartiers populaires de se déplacer le 18 et le 25 novembre prochains. En 2017, ce sont ces mêmes habitants qui avaient failli battre Manuel Valls. Dans certains bureaux de vote, comme aux Tarterêts à Corbeil, nous avons réalisé 70% des suffrages. C’est énorme même si l’abstention reste non-négligeable. Nous ferons tout pour que ces électeurs reviennent voter en novembre. D’autant plus que ce serait une bonne réponse à ceux qui disent que les habitants des quartiers populaires n'ont aucune conscience politique.
Pensez-vous être élus ?
Cela ne va pas être facile, mais nous allons tous faire pour l'être parce que l'enjeu est trop important : il y a tellement de combats à mener dans cette circonscription et redonner confiance en la politique. Pour cela, nous avons déjà retroussé les manches depuis plusieurs semaines pour aller à la rencontre des acteurs associatifs, syndicaux, politiques et des citoyens afin qu’ils nous soutiennent.
Nadir Dendoune