Espagne : L’extrême droite de retour à l’Assemblée, une première depuis la fin du franquisme

 Espagne : L’extrême droite de retour à l’Assemblée, une première depuis la fin du franquisme

Santiago Abascal


Victoire en demi-teinte pour le Parti socialiste espagnol (PSOE) à l’issue des élections législatives anticipées de dimanche, sur fond de participation en nette hausse. Même avec ses alliés de Podemos, le Premier ministre socialiste sortant Pedro Sanchez, n’atteint pas la majorité absolue dans une nouvelle assemblée où l’extrême droite fait son entrée plus de 40 ans après la fin de la dictature de Francisco Franco.


Arrivé à la tête du gouvernement à la faveur d’un vote de défiance contre son prédécesseur de droite Mariano Rajoy, Pedro Sanchez remporte son pari d’améliorer son score par rapport aux législatives de 2016 en faisant du PSOE la première force au parlement avec 123 élus (sur une majorité fixée à 176). La fragmentation du nouveau parlement va considérablement compliquer les négociations pour former un gouvernement.


Outre les difficultés qui s’annoncent pour le Premier ministre, ces législatives voient revenir l’extrême droite dans le parlement espagnol, fait inédit depuis la fin de la dictature franquiste il y a près d’un demi-siècle. Encore inconnu il y a quelques années, le parti Vox fait une entrée en force en obtenant 10 % des voix, soit 24 députés. La mobilisation en nette hausse des électeurs a probablement contribué à limiter le score de l’extrême droite, un temps crédité de 13 % à 14 % des voix.


« La gauche sait que la fête est finie », a lancé le numéro deux du parti, Javier Ortega Smith. Son chef Santiago Abascal a lui annoncé le début de « la reconquête » de l'Espagne déclarant : « Vox est venu pour rester ». Le parti est soutenu notamment par le Rassemblement national de Marine Le Pen en France et par la Ligue de Matteo Salvini au pouvoir en Italie.


Vox a fait campagne en adoptant un discours antiféministe et anti immigration. Il a également prospéré en particulier en prônant la manière forte contre les indépendantistes catalans. Le parti d’extrême droite a par ailleurs réussi à imposer le port d’arme comme thème de campagne en proposant de le légaliser au nom de la légitime défense.


Rached Cherif